Ça n'arrive pas qu'aux autres ! La tétanie d'herbage est une maladie qui reste rare mais qui peut avoir de lourdes conséquences et conduire jusqu'à la mort. À la mise à l'herbe, les animaux âgés, les vaches hautes productrices ou encore les débuts de lactation sont particulièrement fragiles et donc à surveiller. Alors comment prévenir la tétanie d'herbage ? Comment reconnaître les premiers symptômes ? Quels traitements possibles ?
La tétanie d'herbage est une carence en magnésium sanguin. Elle provoque des troubles nerveux qui se traduisent par une baisse d'appétit, des tremblements, des convulsions et peut même conduire à la mort. Dans l'urgence, le traitement se traduit par un apport de magnésium en intraveineuse ou par voie orale.
Dans l'Oise, Julien Degry a déjà fait face à un cas de tétanie d'herbage sur l'une de ses vaches laitières. Cumulé à une fièvre de lait, ce début de tétanie a terrassé sa vache qui n'arrivait plus à se lever. L'éleveur a dû faire intervenir son vétérinaire :
Pas de jours fériés pour les éleveurs, mais pas non plus pour les vétérinaires! Merci a lui ?? #CeuxQuiFontLeLait pic.twitter.com/1dp4PgSuWI
— Julien Degry (@julien_degry) May 10, 2018
Certaines catégories de bovins laitiers sont particulièrement exposées : les animaux âgés, les vaches hautes productrices, les débuts de lactation et celles en déficit énergétique (souvent liés). Dans ces cas-là, l'organisme mobilise fortement le magnésium pour la production laitière, ce qui peut créer des carences importantes.
L'herbe ne comble pas à 100 % les besoins en magnésium d'une vache
C'est à la mise à l'herbe que les risques de tétanie sont les plus importants. La vache puise davantage dans ses réserves adipeuses, elle est stressée par le changement d'environnement (passage du bâtiment à la pâture avec des conditions climatiques pas forcément optimales) et l'herbe jeune n'arrange rien (riche en eau, en azote et potassium mais pauvre en cellulose et magnésium). D'après les membres du RMT Prairies demain, les risques seraient moins élevés avec les prairies à flore variée. Ils expliquent par ailleurs que « les légumineuses, notamment le trèfle blanc, et les autres dicotylédones sont plus riches en magnésium que les graminées. »
Pour éviter les risques, voici quelques recommandations :
- Complémenter le troupeau en minéraux lors de la mise à l'herbe (l'apport nécessaire en magnésium pour une vache est de 2 g/kg MSI). Dans la pratique, l'idéal est d'apporter 25 g/j sous forme d'oxyde de magnésium et 50 à 60 g/j 3 semaines avant mise à l'herbe. Idée d'éleveur : équiper son circuit d'eau d'une pompe doseuse pour incorporer le magnésium dans le bac à eau en pâture.
- Complémenter également en sodium car il joue un rôle dans la régulation de l'absorption du calcium et magnésium et l'élimination du potassium et des nitrates (recommandation concernant le pâturage par Sébastien de Pâturesens).
- Ne pas sortir les animaux si les conditions sont défavorables (temps froid, pluie, vent) pour éviter tout stress important.
- Faire une bonne transition alimentaire en vue de la mise à l'herbe.
- Sortir les animaux avec la panse déjà remplie afin qu'ils ne se gavent pas d'herbe jeune (recommandation du nutritionniste Yan Mathioux dans ses conseils sur la mise à l'herbe)
- Enrichir le sol en magnésie calcinée lors des apports de fertilisants sur la prairie, fractionner les apports de potasse et apporter l'azote sous forme nitrate plutôt qu'ammoniac (le magnésium sera mieux absorbé par la plante).
- Ne pas hésiter à laisser à l'étable une vache douteuse. Et si un cas se présente, il faut garder en tête que d'autres animaux sont susceptibles d'être carencés eux aussi.
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