Parasitisme. L’hiver, l’infestation du bâtiment par les poux peut avoir de graves conséquences.
L’appel concerne un veau de cinq mois qui ne se lève plus. Cela fait déjà quelques jours qu’il est sans vigueur. Pensant avoir affaire à un problème respiratoire courant à cette période de l’année, l’éleveur l’a déjà piqué, mais sans résultats.
À l’arrivée du vétérinaire, bien échaudé par un couplet sur la non-efficacité des traitements, le veau concerné, sous sa lampe chauffante, est déjà mort. Il ne reste plus qu’à l’autopsier… ou pas : un simple coup d’œil suffit à établir le diagnostic ! Il a l’œil et le nez bien blancs et ils sont ourlés d’une multitude de poux qui débordent d’entre les poils (notre photo).
Trop occupé à se gratter, le veau mange moins
En écartant les poils un peu partout sur le corps , la peau se voit à peine tellement il y a de poux et de déjections de poux. Ce veau est tout simplement mort d’une anémie à la suite d’une infestation massive de poux ! Ils ont piqué le veau pour lui sucer son sang, ce qui, dans un premier temps, entraîne des démangeaisons. À ce stade, le veau se gratte, se lèche, a mauvais poil. Puis les poux se multiplient, spoliant de plus en plus de sang à un veau qui mange moins et dort moins parce qu’il est trop occupé à se gratter. Le veau s’affaiblit au fur et à mesure que l’anémie s’accentue. Ses muqueuses blanchissent par manque de sang, jusqu’à en mourir. Il existe d’autres sortes de poux : les poux broyeurs, qui ne se nourrissent pas de sang mais de débris cutanés. Ils ont une forme différente avec un corps et une tête trapus quand les piqueurs sont effilés.
Un pou piqueur spécifique des bovins
L’hiver, on retrouve des poux dans de nombreux élevages : aussi bien sur des vaches laitières qui se grattent le long des abreuvoirs et, en conséquence, bousent dedans (pensez-y si vous êtes tout le temps en train de nettoyer vos abreuvoirs plein de bouses), que chez les taurillons qui sont tellement occupés à se gratter qu’ils en oublient de manger, ou encore sur des veaux qui ont mauvais poil et se lèchent. Ici, un rapide coup d’œil aux congénères du veau permet de constater des traces de léchage partout sur le corps, que ce soit sur les côtes, les épaules, le rumen ou l’arrière-train. Cela n’est pas surprenant, car il n’y a rien de plus sociable qu’un pou, surtout quand les animaux sont enfermés avec un contact rapproché. D’ailleurs, à la fin de la visite, même le vétérinaire en a ramené. Mais chez l’homme, une piqûre et on n’en parle plus : le pou des bovins ne peut pas faire son cycle, il est spécifique des bovins et ne se transmet que de bovin à bovin.
Un traitement cutané contre les poux piqueurs et broyeurs
Le traitement préconisé est donc collectif : dans ce cas d’une infestation massive où un veau est allé jusqu’à en mourir, il faut appliquer un insecticide pour-on de type deltaméthrine à tous les animaux et en même temps. Oublier un veau, c’est laisser un refuge aux poux pour que l’infestation reparte de plus belle. Il faudra peut-être faire un deuxième traitement dans quelques semaines tellement l’infestation est importante. Dans tous les cas, si le traitement utilisé n’est pas rémanent, il est conseillé d’en faire deux à quinze jours d’intervalle pour éliminer les lentes qui ont grandi entre-temps. Le recours à un traitement cutané permet de se débarrasser des poux piqueurs et broyeurs. On peut aussi réaliser un traitement injectable, de type ivermectine, qui se retrouve dans le sang, mais seuls les poux piqueurs sont éliminés. Dans d’autres situations moins avancées, un traitement à base d’huiles essentielles et d’extraits de plantes, une fois par semaine, peut suffire à contrôler l’infestation. Un détail : si on traite les adultes, il ne faut pas oublier de démonter la brosse et de la laver ou d’y appliquer un produit, car c’est un véritable réservoir à poux. Surtout, il faut bien observer ses animaux et contrôler ceux qui rentrent dans le troupeau à travers des signes de léchage et lésions de grattage caractéristiques un peu partout sur le corps.
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