
Parasite interne. Le traitement au tarissement permet de ne pas subir le délai d’attente.
En janvier 2017, Michael, éleveur d’holsteins en traite robotisée, nous appelle pour des vaches qui ont la diarrhée et qui sont passées de 50 kg de lait à 35 kg. Lors de la visite, rien de particulier à signaler. Mais en discutant avec l’éleveur, il apparaît que depuis plusieurs années, à cette même période, il y a toujours des baisses de production, associées à des problèmes digestifs chez les vaches adultes. Un prélèvement de bouses est effectué. La coprologie réalisée à la clinique révélera une forte infestation à paramphistomes. Comme les vaches en lactation ne pâturent pas, la source de contamination est à chercher du côté des taries. Le bâtiment où elles sont logées donne accès à une pâture autour d’un étang, avec des bordures d’eau stagnante : un paradis pour le parasite !
Une coprologie deux mois après la mise à l’herbe
Pour rappel, le paramphistome est un vers plat (comme la douve). La contamination des animaux est due à l’ingestion de larves véhiculées dans le milieu extérieur par un escargot aquatique. La forme larvaire s’enfonce dans la sous-muqueuse de la caillette et du duodénum, pour se nourrir de sang. Une forte infestation sur des animaux en première et deuxième saisons de pâture peut provoquer une diarrhée d’apparition brutale avec anémie et mortalité (typiquement les broutards). Mais c’est surtout la forme adulte qui nous intéresse : elle se colle grâce à une ventouse à la paroi du rumen et se nourrit de jus ruminal. Elle est responsable d’une baisse d’efficacité alimentaire, accompagnée d’une baisse de production et/ou de GMQ, d’une mauvaise préparation au vêlage, de problèmes digestifs et de coliques récurrentes. Les pâtures humides (sources, bordures de rivières, fosses, berges piétinées, abords d’abreuvoirs) présentent un fort risque de contamination.
La recherche du parasite se fait par coprologie (prélèvement individuel ou 4-5 animaux en mélange), idéalement deux mois après la mise à l’herbe.
Le manque d’énergie aggrave les symptômes
Il ne faut pas oublier que le paramphistome n’a pas de contact avec le sang. La vache n’est donc pas capable de s’immuniser. Le parasite s’accumule au fils des ans, jusqu’à couvrir toute la surface du rumen. Un animal bien nourri peut supporter des infestations massives sans signes cliniques, ni pertes de production évidentes. Mais un animal qui a une ration de faible densité énergétique manifeste les signes plus rapidement. Voilà pourquoi cet hiver, avec des maïs secs de moindre qualité, le paramphistome s’est manifesté plus que d’habitude !
Un traitement par voie orale au tarissement
Michael décide d’abord de traiter les vaches qui ont la diarrhée. La forme adulte du paramphistome n’ayant pas de contact avec le sang, il faut l’arroser avec un traitement par voie orale. En France, il n’y a pas de produit avec AMM contre le paramphistome. Mais l’oxyclozanide présente une très bonne efficacité sur sa forme larvaire et adulte. Son utilisation hors AMM comporte cependant un délai d’attente de sept jours pour le lait et de vingt-huit jours pour la viande. Michael est également prévenu qu’après le traitement des vaches fortement infestées, une diarrhée passagère pourra être observée dans les vingt-quatre à quarante-huit heures suivantes, due à l’élimination des parasites tués. Quelques jours après le traitement, les vaches remonteront en lait. Dans un second temps, Michael décide d’intégrer le traitement contre la paramphistomose à son protocole de gestion des vaches taries : nous envisageons le traitement au tarissement, trois semaines avant le vêlage pour ne pas affaiblir les animaux et éviter de subir les délais d’attente en lactation.
Ce cas particulier nous a décidés à faire une recherche de paramphistome en clientèle au cours du mois de janvier 2017. Dans soixante-huit élevages, nous avons prélevé les bouses de cinq animaux et compté les œufs. Les résultats ont mis en évidence une infestation forte à moyenne dans 66 % des élevages analysés.
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