« Infolabo, une base de données qui connecte toute la filière »

Article réservé aux abonnés.

Pour Anne Pécou, directrice du pôle sciences et économie au Cniel, « Infolabo est un trésor à préserver, un outil central que la filière a su construire. Il a ses limites et ne peut pas tout faire. Sa vocation première est de transmettre les informations de qualité du lait en toute sécurité ». (© Cniel)

Anne Pécou, directrice du pôle sciences et économie au Cniel, revient sur l’historique d’Infolabo, la base de données de la qualité du lait, et les enjeux de filière qui en découlent. En 2023, elle a été revue afin d’intégrer, entre autres, les besoins des organisations de producteurs (OP).

Quelle est l’histoire d’Infolabo ?

Anne Pécou : Infolabo a été créé en 2006 par l’interprofession. L’ambition initiale était de faciliter l’accès des producteurs et des entreprises laitières à leurs résultats d’analyses de paiement du lait. Avant, les laboratoires envoyaient chacun leurs résultats sous des formats et par des moyens très différents. Avec Infolabo, aujourd’hui, ils envoient les données sous un format standard à un même outil, administré au niveau du Cniel. Il s’agit d’une base de données centralisée et sécurisée avec des interfaces de consultation et d’envoi des résultats. Au quotidien, le producteur, la laiterie qui lui achète le lait et bien sûr le laboratoire peuvent consulter les résultats des échantillons qui les concernent. Infolabo propose plusieurs services comme la consultation des résultats directement sur le site web, des possibilités de téléchargement ou encore la réception des résultats par mail ou SMS. Chaque laboratoire propose ces services à leurs adhérents laitiers et gère les abonnements.

Le Cniel administre Infolabo en faisant appel à un prestataire externe pour l’hébergement et la maintenance informatique avec une permanence quotidienne. Infolabo est réellement suivi comme le lait sur le feu car c’est un outil central pour la filière.

Bien sûr, le service a un coût. Les laboratoires contribuent tous financièrement à la maintenance de base de l’outil et ont en charge les mises à jour des annuaires et des données. Le Cniel assume le coût des développements pour les évolutions techniques ou ergonomiques qui permettent de garder un outil sûr, performant et qui tient compte des attentes de ses utilisateurs.

L’outil a évolué en 2023. Quels sont les avantages pour les producteurs ?

A. P. : En août 2023, après plus de dix-sept ans de fonctionnement, une deuxième version de l’outil a été mise en ligne. Infolabo a fait peau neuve et propose maintenant quelques nouveaux services, comme une application mobile.

L’accès aux données qualité du lait pour les OP est aussi une nouvelle évolution. Très attendue par ces dernières, cette évolution leur permet depuis fin 2024 de consulter les résultats de leurs producteurs adhérents. Si elles le souhaitent, elles pourront aussi recevoir les données, notamment pour celles qui ont l’objectif de réaliser la facturation pour le compte de leurs producteurs. Pour accéder à ce service, l’OP doit se rapprocher du laboratoire d’analyse de ses producteurs. Pour des raisons de sécurité, seule une personne physique de l’OP peut avoir accès aux résultats.

Et si un producteur change d’OP ?

A. P. : Un producteur qui adhère à une OP lui donne mandat pour négocier le prix du lait avec l’industriel. C’est pour cet usage que l’OP peut avoir accès aux données qualité du lait via Infolabo. Si un producteur veut changer d’OP, le laboratoire doit être averti, sans délai, pour modifier l’accès aux résultats d’analyse.

La réalité des relations éleveur-OP-entreprise-laboratoire doit être toujours à jour et c’est pourquoi il faut la gérer au plus proche du terrain. Ce sont les laboratoires qui ont cette charge et rendent ce service. Éleveurs et OP doivent être vigilants pour prévenir et bien informer leur laboratoire des changements.

Comment l’OP peut gérer la facturation ?

A. P. : Infolabo n’est pas un outil de facturation. Celle-ci n’est pas dans les missions du Cniel. Pour établir la facturation du lait, il faut avoir les données qualité du lait, qui pourront venir d’Infolabo, et aussi d’autres données comme les volumes, les accords et les cotisations interprofessionnels…

Le conseil d’administration du Cniel a cependant acté que les laboratoires devront transmettre pour chaque échantillon analysé, en plus des résultats de qualité du lait, la donnée du volume de lait collecté. Des développements informatiques sont en cours dans les laboratoires et dans les entreprises laitières. La mise en place opérationnelle a commencé partout en France et devrait aboutir au premier trimestre 2025.

Infolabo n’est cependant pas un outil de gestion de la collecte. Les volumes qui seront dans Infolabo seront ceux qui sont liés aux échantillons analysés.

Par ailleurs, les OP qui veulent facturer devront aussi réunir tous les éléments nécessaires à la facturation et pourront s’aider de logiciels spécifiques disponibles sur le marché.

Réagir à cet article
Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,35 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 7,15 €/kg net +0,04
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo

La Coopal s’engage pour soutenir ses jeunes

Sommet de l’élevage
Génisses charolaises au pâturage

Viande bovine : le manque d’offre soutient les prix

Prix de la viande
panneau signalant un terrain géré par l'Acca

Comment sortir de l’Acca ?

Juridique

Tapez un ou plusieurs mots-clés...