Santé. Quatre des cinq meilleurs taureaux fonctionnels issus de la sélection de L’Éleveur laitier ne dépassent pas les 430 kg de lait, mais leurs index haut de gamme en santé de la mamelle et reproduction consolideront les profils laitiers.
La race normande a une grande qualité. Contrairement à sa concurrente holstein, elle privilégie encore la reproduction à la production. En début de lactation, elle sait ne pas mobiliser la majorité de ses réserves corporelles pour le lait et redémarre une gestation plus facilement. Les entreprises de sélection s’emploient à maintenir ce niveau en proposant de plus en plus de taureaux bien placés sur ce critère.
Le nouvel index état corporel, qui n’est pas intégré au nouvel Isu lancé en avril dernier, va sans doute aider aussi les éleveurs. Dans ce paysage, la fertilité génisses a un rôle à jouer. La révision du cahier des charges de l’appellation camembert de Normandie, avec l’accueil de 1 000 à 1 500 éleveurs s’ils possèdent 30 % de normandes dans leur troupeau, va créer une demande en femelles. Il faudra y répondre.
Gagner en précocité et en fertilité sur les génisses
Le nouvel Isu vise des génisses précoces via la synthèse bouchère Sybo qui intègre les index croissance des veaux de boucherie (VB) et des jeunes bovins (JB) (voir L’Éleveur laitier d’avril 2018, p. 68). En accouplant ces génisses à des taureaux qui favorisent leur fertilité, et conduites dans un objectif de précocité, on peut espérer de bons résultats. Quatre des cinq taureaux qui ressortent de la sélection de L’Éleveur laitier sont positifs sur ce critère mais, le monde n’étant pas parfait, la Sybo ne suit pas forcément. C’est le cas de Lutèce qu’Évolution continue de diffuser. Champion de la reproduction l’an passé, il est le numéro cinq des taureaux actuellement diffusés. Sa fertilité génisses est à 0,8 mais sa Sybo est peu attrayante (croissance VB à - 0,2, croissance JB à 0,3).
Son cousin germain, Laudanum, affiche la même combinaison. Lui aussi était diffusé en 2017. Leur grand-père maternel, Faredo Isy (Uvray), améliore très nettement la fertilité et la croissance VB mais sur ce dernier poste, il a lâché prise devant Vitriol et Figibus, les grands-pères paternels respectivement de Lutèce et Laudanum. En revanche, encore cette année, tous deux surmontent la corrélation négative entre la résistance aux cellules et la vitesse de traite. Malgré tout, ce barrage s’érode pour Laudanum : 0,1 de vitesse de traite en avril 2018, contre 0,5 en avril 2017.
Au bout du compte, c’est peut-être Matisse (Incross sur Arnica) qui contribue le plus à l’objectif de la précocité. Derrière la Sybo de 0,2 se cache une croissance VB de 0,5 et une croissance JB de 1. À surveiller tout de même car son index fertilité génisses est fragile : 0,3.
Évolution conseille Matisse , avec un index lait à 365 kg, surdes origines Upérise, Saintyorre et Alma telles que Game Over, Fuseos Isy, Insoumis ou encore Jeolaval.
Plus largement, sur les 108 taureaux actuellement diffusés par Évolution et Origen Normande, trente-huit proposent un index reproduction d’au moins 0,5. Preuve que la sélection normande mobilise vraiment ses efforts sur ce caractère.
Quatre jeunes échappent à notre sélection
Les quatre mieux placés échappent à la sélection de L’Éleveur laitier. Majeur, Neymar, Nigeria et Manosque proposent une reproduction supérieure à 1. Avec 1,5, la palme revient à Majeur (Idromel sur Orkney). Leur santé de la mamelle entre 0,2 et 0,5 les a fait échouer sur la première étape de la sélection. Ne boudons pas tout de même notre plaisir. Majeur, Neymar et Nigeria affichent un index lait de 630 à 870 kg.
Un seul laitier retenu
Le frère de Neymar (voir p. 60 en profil complet), Massignac, ne subit pas cette mésaventure. Heureusement, car c’est le seul des cinq lauréats à offrir du lait, boosté par son grand-père paternel Game Over (Upérise-Saintyorre). Il passe haut la main l’épreuve du triathlon STMA-reproduction-aplombs. Il hérite de son père, Infinity, la fertilité vache haut de gamme (1,6). L’accouplement raisonné avec une fille de Vitriol (Noyalo-Foix) renforce la STMA. Dommage que Massignac n’ait pas pu tenir tête à Infinity et Vitriol sur la vitesse de traite (- 0,5). Diffusé actuellement en semences sexées, Massignac sera officialisé en août ou décembre. Vu son potentiel laitier, Origen Normande conseille Massignac sur Alma, Atome, Falbert, Galbraith ou Ghypsy. L’entreprise de sélection le considère comme un taureau à génisses.
« J’ai opté pour un système très simple car c’est rentable »
Réformer ou garder ? 26 éleveurs dévoilent leur stratégie de renouvellement
Le vêlage 2 ans n’impacte pas la productivité de carrière des vaches laitières
« J’ai gagné presque un mois d’IVV grâce aux colliers de détection de chaleur »
Le biogaz liquéfié, une solution pour les unités de cogénération dans l’impasse
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Pourquoi la proposition de budget de l’UE inquiète le monde agricole
Matériel, charges, prix... Dix agriculteurs parlent machinisme sans tabou
Quelles implications environnementales de la proposition de l’UE pour la Pac ?