Anniversaire.Les MS ont célébré les 40 ans d’une sélection qui reste aux mains des éleveurs, pas du commerce, et qui prend son temps pour privilégier la fiabilité et la durabilité.
Avec environ 20 000 paillettes vendues à l’échelle d’une campagne d’insémination, ce qui représente 2,5 à 3 % du marché national de la race montbéliarde, la Comtoise MLS fait un peu figure de Petit Poucet face à Umotest et Jura-Bétail… Mais comme l’illustrent la mobilisation de ses adhérents et l’affluence des visiteurs à Censeau (Jura) le 24 octobre dernier, elle a su élargir son audience militante originelle et donner une belle place aux jeunes. Près d’un millier de visiteurs ont en effet participé à cette journée anniversaire, au cours de laquelle un clip retraçant l’histoire de la coopérative a été diffusé. « C’est la preuve qu’on répond à une demande de génétique alternative, avec une vache solide, apte au pâturage, et en bonne santé tout au long de sa carrière », explique le président, Mickaël Cattin.
Le pari du long terme
Si les dirigeants de l’entreprise de sélection revendiquent l’héritage d’Émile Richème, qualifié de « visionnaire et généticien hors pair », c’est pour se projeter résolument vers l’avenir. Sur la forme, déjà, avec un nouveau site internet(1) au design épuré. Mais aussi sur le fond, en s’appropriant les biotechnologies que sont le sexage de semence et la sélection assistée par marqueurs (Sam). « Nous utilisons les résultats de la Sam pour le pré-tri des taureaux, mais on attend les vêlages des filles pour leur donner une valeur génétique. On se pose quand même des questions sur la pertinence de ces index génomiques… quand on voit des troupeaux MS à 9 000 kg de lait, alors que des taureaux à - 1 500 kg sont utilisés depuis plusieurs générations ! Le juge de paix, c’est ce qui se passe dans la vache. On a un Isu qui avantage peut-être trop la précocité laitière, au détriment d’autres qualités, comme la couverture musculaire, gage de résilience dans les années climatiques difficiles, et l’originalité génétique, qui paie à plus long terme », assène le président. « Nous avons également initié le génotypage femelle chez nos adhérents, pour améliorer le recrutement des mères à taureaux », complète Régis Grémion, le directeur.
Des Alicant et Guyon MS, pour appuyer le message
Les conditions météo hors norme de l’année et la date retenue n’ont pas permis de constituer des lots pour représenter les jeunes taureaux. Les 80 vaches présentes, issues de 29 pères différents, et choisies dans les onze lignées du schéma, étaient néanmoins représentatives du savoir-faire MS : robustes, bien couvertes, solides dans leurs membres… « De vieilles vaches qui vieillissent bien et conservent leurs qualités au fil des lactations, résume Charlotte Ceglowski, technicienne MS. Du côté des jeunes vaches, on peut se féliciter de la régularité au niveau des aplombs et des mamelles. »
Deux lots fournis des descendances des taureaux Alicant MS et Guyon MS ont été présentés : « Ils font la démonstration que la génétique MS est bien adaptée à tous les systèmes, il y a du lait et de la conformation malgré la sécheresse », conclut la technicienne.
(1) www.montbeliarde-selection.com
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