Additifs 3-NOP, nitrates de calcium, algues ou encore extraits de plantes : ils promettent de réduire les émissions de méthane entérique des vaches. En revanche, ils n'ont pas tous la même efficacité (et certains ont même un effet négatif sur la production laitière).
C'est un nouvel essor : les compléments alimentaires pour réduire les émissions de méthane entérique fleurissent chez les fournisseurs d'aliments. Rien n'oblige actuellement les éleveurs français à y recourir, mais pour faire la lumière dessus, Raphaël Boré (chargé de projet en alimentation et référent émission de méthane entérique à l'Institut de l'élevage) les a abordés au Grand angle lait le 3 avril dernier à Paris. « Il y a trois grands groupes que l'on classe selon leur potentiel de réduction des émissions de CH4, mais aussi selon les connaissances scientifiques dont on dispose sur eux. »
Le 3-NOP efficace et bien connu
Déjà fortement utilisé en Europe et bien documenté, le 3-NOP semble être l'additif le plus efficace : de 15 à 40 % d'émissions de CH4 en moins selon la dose ingérée. « Il inhibe une enzyme responsable de la synthèse de méthane, explique Raphaël Boré. On en distribue 600 à 900 mg/kg MS dans la ration. Il peut être mis dans la mélangeuse ou incorporé au minéral ou à un aliment du commerce. » Une étude irlandaise a en revanche démontré qu'il fallait bien le distribuer en même temps que la ration pour maximiser son efficacité : un troupeau au pâturage auquel on l'apporterait pendant la traite n'aurait pas d'aussi bons résultats (dans ce cas, mieux vaut l'intégrer dans un bloc à lécher).
Aucun impact sur l'ingestion des vaches, ni sur leur production laitière. Son coût moyen : 0,28 €/VL/j (pour une VL qui consomme 23 kg MS/jour).
Proches du 3-NOP, on retrouve également les nitrates de calcium à intégrer dans la ration (1,6 % de la MSI). « Ils captent le dihydrogène (H2) pour éviter son utilisation dans la fabrication du méthane », détaille l'expert. Même chose : pas d'impact sur les performances des animaux, et une baisse des émissions de CH4 de l'ordre de 15 à 25 %. Leur coût : 0,3 €/VL/j.
Les algues Asparagopsis prometteuses
Très prometteuses (jusqu'à - 60 % de CH4 selon les fabricants), les algues Asparagopsis réduisent les fermentations ruminales en inhibant les micro-organismes ainsi que l'enzyme responsable de la synthèse du méthane. En revanche, « on manque de données scientifiques pour confirmer leur efficacité d'autant plus qu'elles impacteraient négativement l'ingestion et la production laitière ». Il faut donc plus de recherches mais pour l'instant ces algues ne sont pas autorisées dans l'UE.
Les extraits de plante à l'efficacité limitée
Tannins, huiles essentielles, saponines, microalgues, biochar : ces extraits de plantes ressortent depuis quelques temps dans la presse mais là-dessus, c'est l'inconnu : « On ne connaît pas leur mode d'action, de distribution, ni leurs conséquences sur les performances des animaux. » De plus, seuls des tests in vitro semblent réalisés à ce jour et les résultats restent faibles : de 0 à 5 % de réduction des émissions.
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