Deal. La fourniture gratuite des effluents contre l’épandage des digestats, voilà ce que propose Vol-V qui investit plusieurs millions d’euros dans des projets de méthanisation.
Le groupe Vol-V, producteur indépendant d’énergies vertes, a inauguré le 22 juin à Montauban-de-Bretagne, en Ille-et-Vilaine, une unité de méthanisation d’1,2 MW produisant de l’électricité et de la chaleur, à partir de 36 000 tonnes d’effluents d’élevage (70 %), de déchets d’industries agroalimentaires (25 %) et de collectivités. Les quinze exploitations d’élevage qui apportent gratuitement leur matière organique bénéficient en échange de la prise en charge de l’épandage du digestat. « Ils économisent des coûts de stockage et d’épandage, des achats d’engrais, et ils simplifient leur travail : c’est un vrai service », justifie Cédric de Saint-Jouan, président de Vol-V. L’entreprise a investi neuf millions d’euros dans ce site (dont 1,7 M€ de subventions), le quatrième du genre, trois situés en Bretagne et un dans les Hauts-de-France. Quatre autres sont en construction en Vendée, Normandie et dans le Centre, et une vingtaine de points d’injection de biogaz au total ont été réservés dans l’objectif de mener des études de faisabilité. Dans le modèle développé par Vol-V, les agriculteurs ne sont pas actionnaires : ils n’engagent aucun investissement et ne bénéficient pas non plus de la vente de biogaz ou d’électricité. « L’association des agriculteurs méthaniseurs de France n’a pas pris de position officielle vis-à-vis de ce modèle », souligne son président, Francis Claudepierre.
Le risque : devenir la variable d’ajustement
« C’est une façon d’engranger la valeur ajoutée à la place des agriculteurs, pense-t-il. Il faut veiller à ce qu’ils ne deviennent pas la variable d’ajustement, comme dans l’industrie laitière et à ce que l’épandage se fasse dans de bonnes conditions et demeure gratuit. »
Mais pour Cédric de Saint-Jouan : « L’agriculture n’est pas un monde homogène et il est normal que plusieurs modèles coexistent ; nous répondons aux besoins de certains agriculteurs. » « Chacun est libre de choisir, admet Francis Claudepierre. Certains veulent peut-être seulement résoudre un problème pratique de stockage. S’ils ne souhaitent pas prendre le risque d’investir du temps et de l’argent, ils ne peuvent en effet espérer de revenu supplémentaire. »
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