Avec la loi de transition énergétique, le gouvernement s’apprête à revoir par décret les tarifs de rachat de l’électricité pour les projets de méthanisation. Présent à l’édition 2015 du salon Expobiogaz, qui se tient porte de Versailles à Paris du 16 au 18 juin, Coop de France estime qu’une revalorisation des tarifs de rachat de l’électricité est indispensable pour que la France atteigne l’objectif de 1.000 unités de méthanisation agricole à l’horizon 2020, fixé dans le plan Emaa - Energie méthanisation autonomie azote – du ministre de l’Agriculture.
Pour l’heure, l’Hexagone compte 200 unités agricoles, « dont 70 projets accompagnés, financièrement ou non, par les coopératives », souligne Jean-Yves Ménard, administrateur de Terrena, et lui-même exploitant d’une unité de micro-méthanisation autonome dans le Maine-et-Loire. Or pour une telle unité de cogénération de 65 Kw, le tarif de vente de l’électricité est de 17,45 cts€/Kw, alors qu’elle est d’environ 26 cts€/Kw en Allemagne, champion européen de la méthanisation agricole.
« Si, en France, nous voulons atteindre les objectifs, il faut que le tarif de rachat soit à peu près équivalent à ceux pratiqués Outre-Rhin ou en Italie », explique Pascal Blanchard, technicien co-produits chez Triskalia. « La méthanisation peut être une source de revenu intéressante pour les éleveurs, surtout en cette période difficile, tant en production porcine que laitière ou bovine », ajoute Jean-Yves Ménard.
Mieux segmenter les dispositifs d’aides
Coop de France souhaiterait que le Gouvernement profite du décret en préparation pour mieux segmenter l’accessibilité des soutiens à la création d’une unité. « Le tarif de rachat est très dépendant de la performance énergétique du projet. Or les unités de méthanisation à la ferme sont pénalisées car la chaleur est parfois difficile à valoriser. » Les coopératives souhaiteraient ainsi un assouplissement et une simplification des règles de calcul des performances entrant dans le calcul final du tarif électrique payé au producteur.
« En cogénération, l’électricité est une chose, la chaleur en est une autre. Séparons aussi les financements : le fonds chaleur d’un côté, les tarifs de rachat électrique de l’autre. »
Outre la difficulté à valoriser la chaleur, de nombreux freins limitent le développement des projets. La main-d’œuvre reste aussi un facteur limitant de même que la valorisation des digestats, sans oublier un volet administratif fastidieux. « Il faut deux ans pour monter un projet de micro-méthanisation comme le mien », déplore Jean-Yves Ménard.
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