Pour plus de précision dans l'alimentation de son troupeau laitier, Antoine Houssiaux s'est tourné vers une mélangeuse. Mais l'éleveur ne l'a pas acheté, il a plutôt trouvé un accord avec son voisin qui lui loue son ensemble tracteur + mélangeuse au quotidien. « De cette façon, je sais exactement combien ça me coûte chaque mois », affirme-t-il.
« J'ai toujours été intéressé pour monter une Cuma de désilage mais le manque d'éleveurs dans le secteur rendait les choses impossibles », explique Antoine Houssiaux, éleveur laitier à Mery Corbon dans le Calvados.
Tandis qu'il alimentait depuis longtemps son troupeau laitier au godet désileur, Antoine aspirait à plus de précision dans ses rations. Mais avant même qu'il achète une mélangeuse, son voisin (lui aussi éleveur laitier) a franchi le cap. « Je suis donc allé lui proposer de me la louer pour essayer. Ça m'évite un gros investissement. » Et voilà maintenant un an que l'éleveur utilise son ensemble tracteur + mélangeuse (une Jeantil de 22 m3 à double vis).
Heureusement, les deux élevages ont leur propre rythme : si son voisin soigne le troupeau le matin, Antoine s'en occupe l'après-midi puisqu'il vend ses produits laitiers les matins sur les marchés. « Sa ferme est à deux kilomètres, je vais donc la chercher chaque après-midi. C'est assez rapide. » Les exploitants s'accordent aussi sur leurs pratiques puisqu'ils sont tous les deux en production AOP et non OGM, donc aucun problème dans le partage du matériel.
Côté organisation, Antoine apprécie : « C'est quand même un gros bol (22 m3) ; mon voisin a 90 vaches laitières à nourrir contre 40 chez moi. Cela me permet de faire 2 mélanges par semaine pour mes génisses. Je leur mets tout devant l'auge et je repousse quotidiennement. Je teste même en ce moment de faire une ration tous les 2 jours pour les vaches et ça va très bien. »
« Cela me coûte 400 €/mois + un plein du tracteur, soit environ 500 €/mois. Je ne suis pas sûre que ça soit plus rentable que d'avoir sa propre machine mais au moins je sais ce que ça me coûte chaque mois. » Les deux éleveurs se sont engagés verbalement. Antoine reçoit une facture à l'année et réalise un virement mensuel à son voisin (même au printemps, bien qu'il s'en serve très peu car le troupeau est au pâturage).
En ce qui concerne l'entretien et les changements de pièces, c'est au propriétaire de s'en charger. Pour autant, Antoine confie : « Ce n'est pas toujours facile quand on n'est pas aussi maniaque l'un que l'autre. Il m'est arrivé à plusieurs reprises de graisser la machine. »
Mais depuis qu'il l'utilise, l'éleveur a pu constater les bénéfices de la ration mélangée : « J'ai moins de refus et je gère bien mieux mes stocks de fourrages. Les vaches ont aussi gagné en lait, bien que d'autres facteurs ont pu joué aussi. » Autre avantage, « je suis moins limité en nombre de places aux cornadis pour les génisses avec la ration mélangée. Je peux charger les cases un peu plus qu'avant sans trop craindre la concurrence à l'auge. »
Pour résumer, voici les avantages et inconvénients avancés par l'éleveur :
Avantages
Inconvénients
Limite les investissements
Meilleure précision dans la ration (pesée) et meilleure gestion des stocks
Gain de temps par rapport à le distribution au godet
Ration mélangée (diminution des refus et gain en production laitière)
Bol de grande capacité (22 m3)
Allers-retours quotidiens pour aller chercher la machine (environ 15 min/j)
La disponibilité pourrait poser problème un jour si modification dans l'organisation
Éleveurs pas toujours d'accords sur l'entretien de la mélangeuse
Bien qu'il en soit satisfait, Antoine n'a pas abandonné l'idée d'investir dans son propre bol mélangeur : « C'est quand même pratique de pouvoir disposer de sa machine quand on le souhaite, et puis il y a toujours cet aspect de ne pas entretenir son outil de la même façon. » Mais rien ne presse : « Je n'ai pas encore regardé, il faut que je me penche dessus et pour l'instant ça fonctionne très bien comme ça. »
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