De plus en plus d'éleveurs investissent dans une mélangeuse et beaucoup y réfléchissent. Mais quel modèle choisir ? Quel volume ? Pour quel prix ? Avant de franchir le cap, il faut se poser les bonnes questions car l’investissement et le coût d’utilisation restent importants !
Depuis une dizaine d’années, les mélangeuses gagnent les cours de ferme des élevages de bovins lait et viande et même caprins. Un développement accentué par l’augmentation de la taille des cheptels, le besoin d’autonomie alimentaire et la volonté de diminuer la pénibilité du travail.
Pourquoi acheter une mélangeuse ?
Soyons clairs, un éleveur allaitant naisseur qui rentre ses vaches du 15/11 au 01/04 en les nourrissant essentiellement au foin et aux céréales n’aura pas vraiment l’utilité d'une mélangeuse. Même chose chez un producteur laitier très herbager. Ce qui importe c’est l’adéquation entre le nombre de bêtes à nourrir, de jours d’utilisation, les gains de performances et de confort de travail attendus.
Quelques éléments pratiques à avoir en tête :
- Peser : un réel plus au quotidien qui permet de ne rien gâcher et gérer les stocks.
- Réduire la pénibilité : des essais estiment à 95 minutes le temps de préparation + distribution d’une ration pour 200 JB avec une désileuse, contre 50 min avec une mélangeuse.
- Réduire les risques d’acidose : la ration mélangée permet de faire consommer de la fibre plus facilement et ainsi réduire les risques d’acidose.
- Mieux valoriser la ration : avec des ingrédients de qualité, une ration bien dosée et un mélange avec une bonne structure mécanique pour faire ruminer, on augmenter l’efficacité alimentaire (nombre de litres de lait/kg MS ingérée).
- Valoriser les produits de la ferme : là-dessus, la ration mélangée est championne car distribuer beaucoup d’ingrédients n’est plus une contrainte.
Les différentes mélangeuses et leurs prix
Avant d’acheter une machine, mieux vaut calculer le volume nécessaire car une mélangeuse trop petite ne fera pas un bon mélange et s’usera plus vite que prévu. En moyenne, on comptera 0,2 m3/VL en ration standard, soit 14 m3 pour 70 VL et moitié moins pour un taurillon. Quelques bases de calcul pour le volume :

Passons maintenant au type de machine. Il en existe 3 : à vis horizontales, à vis verticales (bols) ou à pales.

| Vis horizontales | Vis verticales/bols | Pales |
Utilisation | Polyvalence | Polyvalence +++ | Polyvalence - |
Mécanique | Durée vie fond - | Mécanisme simple | Puissance tracteur nécessaire |
Incor. fibres | Toutes fibres | Balles entières | Quantité de fibres - |
Co-produits | Tous | Oui | Oui |
Tps mélange | Rapide +++ | Rapide +++ | Long |
Homogénéité | Oui | Oui | Ok |
Respect fibre | Oui +/- | Oui ++ | +++ |
Aération | Produits humides - | Oui | +++ |
Volume réel | Volume utile 85 à 90 % | 100 % du volume utilisé | Capacité de remplissage < 85 % |
Distribution | Régularité andain - | Oui si tapis | Régulière |
Le bol à vis verticales est plutôt considéré comme le choix sans risque. Ces machines sont polyvalentes : elles sont adaptées à tous les fourrages et peuvent même recevoir des balles entières. Attention cependant, la hauteur de chargement est supérieure à celle des modèles à vis horizontales.
Pour avoir un ordre d’idée de prix, on dit qu’il faut compter 2 000 €/m3 pour un bol neuf et moitié moins s’il est d’occasion. Il faut alors ajouter 4 à 5000 € pour l’option paillage (ou 15 % du prix d’achat sur une mélangeuse à pales).
Tableau de comparaison des coûts d’investissement et des prix de revient entre différents matériels d’alimentation du troupeau :

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