Un véhicule utilitaire électrique adapté aux besoins de l’exploitation

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Pratique. Nicolas Blanchard et Olivier Arnaud, deux des trois associés, utilisent leur Kangoo électrique tous les jours pour les livraisons et les petits trajets autour de l’exploitation.D.Lehé
Pratique. Nicolas Blanchard et Olivier Arnaud, deux des trois associés, utilisent leur Kangoo électrique tous les jours pour les livraisons et les petits trajets autour de l’exploitation.D.Lehé (©D.Lehé)

Depuis cinq ans, le Gaec La Niro, en Vendée, utilise une Renault Kangoo 100 % électrique. Un véhicule adapté aux trajets courts, souvent effectués dans un périmètre inférieur à 50 km autour de l’exploitation.

«C’est en 2017 que nous avons acheté ce véhicule utilitaire électrique, se souvient Nicolas Blanchard, l’un des trois associés du Gaec La Niro, situé au Boupère, une commune vendéenne. Une partie de notre lait bio est conditionnée en bouteilles d’un litre chez un prestataire situé à une quinzaine de kilomètres de la ferme. La fourgonnette nous sert à récupérer les packs de lait pour les conduire ensuite dans différentes supérettes et autres points de vente des communes environnantes. Pour ce genre de déplacement, un véhicule électrique est tout aussi adapté qu’un moteur thermique. »

2 € d’électricité pour 100 km

L’éleveur est sensible à cette question d’écomobilité et dispose à titre personnel d’une Renault Zoé électrique. Il a pu constater que la motorisation électrique se révélait économique sur le long terme. Le Kangoo de la ferme affiche une consommation moyenne de 17 kWh pour 100 km, soit un coût d’environ 2 €. « Pour éviter de trop consommer et conserver de l’autonomie, il faut avoir une conduite souple, précise Nicolas Blanchard. J’ai pris l’habitude, par exemple, d’anticiper les changements de rythmes en levant le pied une centaine de mètres avant d’arriver à un rond-point. Résultat : c’est le frein moteur qui ralentit la voiture tout en rechargeant les batteries. Avec une conduite plus nerveuse, alternant accélération brusque et freinage au dernier moment, la consommation­ serait supérieure de 50 % à la moyenne actuelle. »

Les associés paient également un loyer mensuel de 89 € pour la batterie dont ils ne sont pas propriétaires, soit un coût supplémentaire de 0,80 €/100 km. Avec le recul, ils estiment qu’acheter la batterie aurait été plus rentable, mais cette option n’était pas possible à l’époque. En cinq ans, ilsont parcouru­ 55 000 km et ont seulement dû changer un train de pneus. Il s’agit de la principale dépense d’entretien, puisqu‘ aucune vidange n’est nécessaire sur un véhicule électrique. Le prix d’utilisation de ce Kangoo est donc de l’ordre de 3 €/100 km. Ce qui est peu élevé comparé aux 5 ou 6 l/100 km de carburant généralement utilisés pour une voiture thermique roulant en campagne.

Une autonomie limitée

Au quotidien, ce véhicule sert à tous les déplacements sur route. Les associés évitent de conduire dans les champs ou d’emprunter des chemins défoncés car ils l’ont acheté neuf et souhaitent en prendre soin. Si, d’un point de vue économique ou écologique, la balance penche en faveur du modèle élec­trique, sur le plan de l’autonomie des batteries, en revanche, ce véhicule ne rivalise pas avec les versions diesel. Ils pensent queleur modèle ne peut pas aller au-delà de 230 km en été et 180 km en hiver (avec le froid, la batterie est moins efficace). Sur une route à quatre voies ou sur autoroute, l’autonomie est encore plus limitée car au-delà de 90 km/h, la consommation d’énergie augmente rapidement. Malgré tout, pour la grande majorité de leurs déplacements, c’est largement suffisant. Il suffit de recharger les batteries le soir sur une prise de 220 V classique pour que la voiture soit prête à repartir le lendemain. Il existe des bornes rapides qui, selon les modèles, redonnent jusqu’à 80 % de l’autonomie maximale en quelques minutes. Mais, dans le cas du Gaec, cet investissement supplémentaire n’était pas justifié.

Actuellement, les associés s’interrogent sur l’opportunité de renouveler leur Kangoo. En effet, depuis plusieurs mois déjà, la vente de lait en bouteilles connaît un certain développement. Cet engouement est une bonne nouvelle pour l’exploitation, mais cela oblige aussi les membres du Gaec à livrer davantage de packs d’un coup. Si bien que pour certains clients, le volume utile du véhicule actuel n’est plus suffisant. Ils étudient donc l’achat d’un fourgon plus grand. Mais avec un montant d’investissement plus élevé, pour une distance annuelle parcourue­ qui reste modeste, la rentabilité sera plus difficile à trouver. « Cette problématique n’est pas liée au type de motorisation, électrique ou non. La question qui se pose est de savoir si l’achat d’un véhicule plus gros, qui sera plus cher et consommera davantage, sera bien adapté à nos besoins, explique Nicolas Blanchard. Jusqu’à présent, le Kangoo avait bien répondu à nos attentes et nous ne regrettons pas notre choix. À l’avenir, si nous avons besoin d’acheter un autre matériel comme un valet de ferme, il n’est pas exclu de choisir un modèle électrique. »

Denis lehé

© D.Lehé - Rentabilité. Les associés ne soulèvent que très rarement le capot de leur Kangoo électrique. Cette technologie nécessitant peu d’entretien, la facture d’utilisation 

À quoi ressembleront-ils ?
Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,46 €/kg net =
Vaches, charolaises, R= France 7,23 €/kg net =
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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