En mai, les Maîtres Laitiers du Cotentin demandent à ses adhérents de livrer le même volume qu’en mars 2020. La décision de payer moins que le prix de base (315 €/1 000 1 en mai en qualité A) les volumes qui dépassent sera prise à la fin de la semaine. En avril, la coopérative manchoise a demandé une réduction de 3 % par rapport à mars, avec un prix de base réduit de 200 € pour les volumes en trop. « C’est une mesure de précaution car nous naviguons à vue », indique Jacques Klimczak, le Monsieur communication du groupe MLC. La bonne nouvelle, c’est que l’activité laitière d’avril de la coopérative est quasi stable, si on la compare à celle d’avril 2019. Les ventes de produits ultrafrais en restauration hors foyer se sont reportées en GMS. « Les assortiments dans les rayons se sont réduits et se sont orientés vers les formats familiaux majoritairement sous marque de distributeurs. C’est positif pour nous car nous sommes en bonne partie positionnés sur ce marché. » De même, la fabrication de lait UHT – qui est habituellement un produit d’ajustement – tourne à plein, confortée d’ailleurs par son contrat avec la Laiterie Saint-Denis de l’Hôtel signée quelques mois avant l’épidémie. Comme les autres entreprises laitières, elle va bientôt faire les comptes de cette période de confinement. Pour toutes les laiteries, une plus grande place dans les rayons aux produits plus basiques signifie moins à ceux qui dégagent plus de marge.
Incertitudes
La mauvaise nouvelle est une baisse de 40 % du chiffre d’affaires de France Frais, la filiale de MLC spécialisée en restauration hors foyer. « En plus des produits laitiers, France Frais distribue une large gamme de produits. Même si le déconfinement est lancé, elle reste fortement amputée de la restauration scolaire qui représente un quart de son chiffre d’affaires, de la restauration en entreprises et de la restauration commerciale qui est également un important débouché. En revanche, la restauration médico-sociale tourne à bloc. »
Le processus de déconfinement suscite des interrogations et des incertitudes car les règles édictées par le gouvernement donnent le rythme de retour de ses marchés. « Comme tous nos collègues, nous sommes accrochés aux lèvres des pouvoirs publics. » Il n’y a pas que ça. Le comportement des consommateurs conditionnera les marchés à privilégier.
Le développement du business international pour redéployer l’usine de Méautis (Manche) initialement construite pour le client chinois Synutra est conditionné, lui, au confinement/déconfinement des pays. « Cela se traduit entre autres par l’annulation des salons qui font partie de la culture du commerce international. Il faut être patient, le temps que le moteur remonte en chauffe. »
Claire Hue
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