En réponse aux sanctions économiques imposées par l’UE en 2014, la Russie a mis en place un embargo alimentaire qui concerne les produits laitiers. « La substitution des importations est un objectif prioritaire », rappelle la chambre de commerce et d’industrie France-Russie.
Au-delà de l’autosuffisance, le pays ambitionne de développer ses exportations et vise clairement le marché chinois, « la logistique déjà en place et une frontière commune offrent un potentiel considérable vers l’Extrême-Orient ». Les programmes de soutien publics favorisent l’attrait du secteur. Ainsi, la production de lait augmente régulièrement, pour atteindre 22,2 millions de tonnes, dont 72 % issus d’exploitations associant investisseurs et grands groupes privés.
Ce modèle établit Danone comme le deuxième acteur de la filière russe (Lactalis, 18e, et Savencia, 19e). À titre d’exemple, l’entreprise EkoNiva-APK, à la tête de 103 500 vaches laitières, a produit 758 Ml en 2019.
Une opportunité pour l’amont français
Malgré cette volonté politique et un potentiel de production gigantesque, le niveau d’autosuffisance n’a progressé que de 1 % (à 83 %, selon la CCI France-Russie) et les exportations sont en recul, dans un contexte de croissance de la consommation interne (236 kg/an/habitant) : « Une hausse de la consommation de 25 % est attendue au cours des dix ans à venir. » Ce constat souligne un besoin de modernisation des équipements d’élevage, mais aussi les progrès à faire en matière de génétique ou d’alimentation. Aussi, afin de renforcer la productivité et la compétitivité de sa filière, la Russie veut encourager les acteurs de l’amont à venir s’implanter. « C’est une opportunité pour les entreprises françaises. La CCI France-Russie propose de les accompagner en mettant à disposition son réseau et son expertise. »
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