La filière veau de lait sous la mère en panne de cotations
Par Nicolas Mahey Publié le 28/04/2020
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Confinement oblige, les foires de Brive-la-Gaillarde et d’Objat (19) où sont habituellement fixées les cotations du veau de lait sont fermées, privant la filière de prix de référence. Une situation inédite qui inquiète les éleveurs. Le marché arrive malgré tout à se maintenir grâce à l’activité des boucheries traditionnelles, dont la fréquentation est en hausse.
« D’habitude les prix sont fixés à l’étable sur la base des cotations », témoigne Michaël Drelon, éleveur de veaux de lait élevés sous la mère à la Chapelle-Saint-Géraud, en Corrèze. « Aujourd’hui, on laisse partir les animaux à la confiance. Les prix se décident à l’abattoir en carcasses. J’espère ne pas avoir de mauvaises surprises quand je recevrai les factures. »
Une inquiétude partagée par de nombreux éleveurs depuis la fermeture, pour cause de confinement, des foires de Brive-la-Gaillarde et d’Objat, où se décident chaque semaine les cotations en vif.
Des veaux qui partent sans en connaître le prix
« Ces foires sont de moins en moins fréquentées. Je répète pourtant aux éleveurs que lorsqu’elles n’auront plus lieu il sera difficile d’avoir des références de prix. On en a actuellement la parfaite illustration », renchérit Gilbert Delmond, éleveur à Allassac (19) et vice-président national de l’organisation de producteurs Elvea.
« Les cotations font office de référence pour toute la filière. Il y a des éleveurs qui travaillent en confiance avec leur groupement sans connaître à l’avance ce qui leur sera payé. Pour ma part, aucun veau ne part de chez moi sans que le prix n’ait été fixé. C’est également le discours d’Elvea. La confiance a ses limites. Ce n’est pas quand le veau est pendu au crochet qu’on peut négocier le prix ».
Les consommateurs redécouvrent qu’ils ont un boucher près de chez eux.
En l’absence de cotations, Elvea contacte chaque semaine l’ensemble des abatteurs pour suivre les tendances. « Le marché se maintient, assure Gilbert Delmond. Les bons veaux continuent de bien se vendre dans le circuit des boucheries traditionnelles. La crise que nous traversons est révélatrice : beaucoup de bouchers enregistrent une hausse de leur chiffres d’affaires allant de 20 à 40 %. Les consommateurs redécouvrent qu’ils ont une boucherie près de chez eux, et pas seulement les citadins. Vont-ils conserver ces bonnes habitudes après le retour à la normale ? C’est toute la question ». Quant à la fermeture des restaurants, elle n’affecte que peu les ventes.
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