Dans les contrats aval 2018, des prix producteurs entre 335 et 375 €/1 000 l

Marie-Thérèse Bonneau, Thierry Roquefeuil et André Bonnard, ici en septembre 2017, entendent bien concrétiser les engagements pris du plan de filière laitière en matière d'indicateurs de valorisation, d'ici début juillet 2018. (©Terre-net Média)
Marie-Thérèse Bonneau, Thierry Roquefeuil et André Bonnard, ici en septembre 2017, entendent bien concrétiser les engagements pris du plan de filière laitière en matière d'indicateurs de valorisation, d'ici début juillet 2018. (©Terre-net Média)

Selon la FNPL, les prix objectifs payés aux producteurs pour 2018, que les industriels ont mentionnés dans leurs conditions générales de vente, oscillent dans une fourchette comprise entre 335 et 375 €/1 000 l. Mais face à l’imprécision des termes, le syndicat se donne six mois pour mettre en œuvre le plan de filière laitière en matière de cadre interprofessionnel et de définition d’indicateurs de valorisation du lait.

« Tous les menteurs se sont donnés rendez-vous » pour les négociations commerciales. André Bonnard, secrétaire général de la FNPL, ne mâche pas ses mots sur l’attitude des distributeurs et industriels dans le cadre des négociations annuelles, qui s’achèveront fin février.

Pour la FNPL, la loi Sapin 2 votée en novembre 2016 a changé une seule chose aux négociations : l’obligation incombant aux industriels de mentionner, dans leurs conditions générales de vente envoyées début décembre aux distributeurs, le prix prévisionnel qu’ils estiment payer aux éleveurs laitiers au cours de l’année. « Ça donne une idée très concrète de ce qu’envisagent les transformateurs », poursuit l’éleveur.

Et le syndicat d’expliquer avoir mené son enquête : « Selon les chiffres que nous avons obtenus, les industriels estiment qu’il faut payer les producteurs, en 2018, entre 335 € et 375 €/1 000 l. C’est la fourchette de prix aujourd’hui ». Selon la FNPL, les collecteurs privés seraient en moyenne mieux disants que les coopératives. « Certains industriels suggèrent 335 €/ 1 000 l alors que nous savons que le marché intérieur des produits laitiers permet de rémunérer les éleveurs bien au-delà de ce prix », dénonce Thierry Roquefeuil, président du syndicat.

Ceci dit, ces chiffres sont à prendre avec des pincettes. « De quoi parle-t-on ? De lait standard ? Un prix comprenant les primes ? » C’est bien le défaut de la loi Sapin 2. La loi ne précise pas exactement à quoi le prix objectif mentionné dans les CGV doit faire référence.

Des indicateurs de prix d'ici juillet 2018

Pour combler cette lacune, le projet de loi issu des Etats généraux de l’alimentation et qui doit être présenté en conseil des ministres fin janvier 2018 imposera un cadre plus strict : il s’agira de construire les prix, en particulier ceux âprement discutés dans les « box de négo », « en fonction d’indicateurs, notamment interprofessionnels ».

Mais la FNPL veut aller plus loin que le projet de loi à venir. Le syndicat entend bien mettre sur les rails, d’ici début juillet 2018, le volet interprofessionnel du plan de filière laitière consacré à la formation du prix et à la répartition de la valeur. « Notre objectif, c’est que tous les acteurs, au sein de l’interprofession laitière, acceptent une méthodologie pour définir des indicateurs, et qu’ils appliquent concrètement ces indicateurs pour la définition des prix.

« L’interprofession construira avec les opérateurs économiques un tableau de bord mensuel, complet et actualisé. Ce tableau de bord servira de références communes basées sur des indicateurs de valorisation de l’ensemble des marchés laitiers. Les acteurs économiques - des producteurs aux distributeurs - s’engagent à les utiliser », détaille le plan de filière baptisé « France Terre de lait ! ».

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Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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