Les exportations françaises de bovins maigres vers la Turquie ont continué sur leur lancée en juillet et en août. Les fortes exportations estivales ont fortement réduit les stocks de broutards de moins d’un an, ce qui devrait lisser la baisse saisonnière des cours à l’automne. Mais si les stocks français sont donc en baisse, des incertitudes demeurent hors de nos frontières.
Entre novembre 2014, date de l’ouverture des frontières turques, et juin 2015, près de 42.000 bovins français ont été expédiés vers la Turquie. Ce débouché représente 6 % des exportations totales de bovins maigres sur la période. Les flux de juillet et d’août semblent s'être poursuivis au moins au même rythme. Les mises en quarantaine de juin et de juillet, préalables aux exportations de juillet et d’août, auraient été nombreuses. La taille des bateaux affrétés ainsi que la proportion d’animaux à destination de la Turquie (une partie est réservée au Liban) ne cessent de croître. Par ailleurs, les flux par camions se développent aussi mais restent difficiles à évaluer tant que les statistiques douanières ne sont pas disponibles.
La sécheresse a accéléré les ventes
La sécheresse a affecté cet été la plus grande part du bassin naisseur. Cela a incité des éleveurs d’animaux rustiques, et dans une moindre mesure de Charolais, à vendre leurs broutards plus jeunes à la Turquie plutôt que de les complémenter jusqu’à leur départ automnal pour l’Italie. Les systèmes limousins, avec des vêlages de printemps légèrement plus tardifs, ont été moins concernés par ces ventes estivales.
L’Italie maintient ses achats
Les acheteurs italiens ont maintenu leurs achats au cours de l’été, mais sans pouvoir faire pression sur les prix autant qu'en 2013 et qu'en 2014. Ainsi la cotation nationale du Charolais U de 400 kg n’a perdu que 6 centimes de fin juin à fin août, terminant le mois à 2,57 €/kg (2,65€/kg à Dijon), un niveau équivalent à celui de 2013. Les envois de femelles à destination de la Botte auraient légèrement progressé, avec une offre plus abondante. Au 1er juillet, le stock de femelles de 6 à 12 mois est en hausse de 20.000 têtes par rapport à 2014, d’après le Spie-Bdni. Face à cette offre, la demande a été au rendez-vous et les cotations des femelles ont peu baissé. Celle de la Limousine U de 270 kg a perdu 2 centimes entre début juillet et fin août tandis que celle de la Charolaise est restée stable, terminant le mois d’août à 2,46 €/kg (- 2% /2014).
Ces exportations des mois de juillet et d’août ont considérablement réduit le stock de mâles de 0 à 12 mois qui, au 1er juillet, était déjà amputé de 11.000 têtes par rapport à 2014. Cette baisse des effectifs, qui a dû être accentuée par les exportations de juillet et d’août, devrait mener à un lissage des sorties au cours de l’automne. Le pic des sorties, qui a traditionnellement lieu en octobre et novembre, devrait ainsi être fortement atténué cet automne et soutenir les cours.
Mais plusieurs menaces pourraient alourdir le marché. Les achats algériens, qui n’ont pas repris après le Ramadan, risquent d’être affectés par la dépréciation du dinar (- 10 % en euro sur le seul mois d’août) et aussi la baisse des prix du gaz et du pétrole, principales sources de devises du pays. La livre turque s’est également dépréciée (- 14 % de sa valeur face à l’euro entre le 15 juillet et début septembre). Cela pourrait freiner les ardeurs des engraisseurs locaux et les inciter à faire pression sur les prix. Les acheteurs turcs s’interrogent en outre sur la signification de l’appel d’offre public lancé fin août pour 10.000 tonnes de viande bovine. S’agit-il d'un signe avant-coureur d’une réouverture du marché de la viande ?
Par ailleurs, la Turquie a finalisé le certificat sanitaire avec le Brésil autorisant l’importation de bovins maigres brésiliens. Ce nouveau concurrent - le Brésil n’avait encore jamais exporté d’animaux maigres en Turquie - pourrait compliquer la situation de l’Uruguay en premier lieu, et peut-être de la France par la suite.
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