Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).
Mgr Vincent Dollmann et plusieurs prêtres ont célébré une messe sur un autel de paille en périphérie de Cambrai, en soutien aux agriculteurs « qui font face à des épreuves ».
Il a salué la « dignité » des agriculteurs qui manifestent depuis plusieurs semaines contre l'accord de libre échange du Mercosur ou contre l'abattage systématique de troupeaux de bovins touchés par la DNC.
Une petite centaine de tracteurs ont été mobilisés, arborant des panneaux comme « Mercosur = mort de l'agriculture ».
Jean Camier, 24 ans, jeune agriculteur d'Hermies qui doit reprendre l'exploitation familiale d'engraissement de bovins d'ici deux ans, se réjouit d'avoir fait bénir son tracteur et participé à la célébration qui selon lui « montre que tout le monde est avec [eux] ».
Si les Hauts-de-France ne sont pas touchés par la DNC, il se dit « de tout coeur » avec les agriculteurs des régions concernées, soulignant avoir « un peu peur que la maladie remonte » vers le nord.
Les tracteurs ont ensuite quitté Cambrai à la nuit tombante, pour se rendre sur deux ronds points et les bloquer.
Dans le Pas-de-Calais, quelques dizaines d'agriculteurs prévoient de bloquer à partir de lundi soir une base logistique de Leclerc près d'Arras, en réaction aux propos de Michel-Édouard Leclerc appelant à « promulguer le Mercosur », a expliqué à l'AFP Louis Lacheré, des Jeunes Agriculteurs.
En Occitanie, plusieurs barrages emblématiques, à Carbonne Haute-Garonne) sur l'A64, Sévérac (Aveyron) ou Le Buisson (Lozère) sur l'A75, tiennent toujours, tandis que d'autres agriculteurs se remobilisent.
Ainsi, à Foix, une douzaine de tracteurs bloquaient depuis lundi midi l'entrée sud du tunnel de contournement de la ville et commençaient à installer un campement, a constaté un correspondant de l'AFP.
« On veut montrer à l'État qu'on est toujours autant mobilisés », a déclaré sur place Sébastien Durand, président de la Coordination rurale (CR) en Ariège. « Il n'y a pas de Noël, il n'y a pas de Premier de l'An ; on sera là ».
Depuis le début de l'épidémie de DNC en Savoie cet été, l'État tente de contenir la propagation par un abattage systématique des troupeaux touchés, la vaccination et les restrictions de mouvements.
Cette gestion fortement contestée par certains agriculteurs, notamment de la CR (deuxième syndicat agricole, classé à droite, voire à l'extrême droite) et de la Confédération paysanne (troisième, classé à gauche).
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