« Le but de cette manifestation agricole est de réaffirmer notre opposition aux accords Mercosur », a déclaré à l'AFP Justin Lemaître, éleveur près du Havre et secrétaire des Jeunes agriculteurs de Seine-Maritime. Installés avec une quinzaine de tracteurs, les manifestants n'ont pas bloqué la circulation mais neutralisé plusieurs voies au milieu de la barrière de péage.
Ils souhaitent bloquer « symboliquement » le trafic fluvial de l'embouchure de la Seine à l'aide de bidons suspendus depuis le pont et sur lesquels il est écrit « Non au Mercosur ». « À la manière d'une guirlande de Noël », souligne Guillaume Burel, agriculteur de 45 ans et vice-président de la FNSEA en Seine-Maritime.
« On a peur de la suite, (...) on a peur de l'avenir », témoigne de son côté Eliott Paris, 17 ans, étudiant au lycée agricole d'Yvetot et qui aimerait s'installer en Seine-Maritime. Le Mercosur, « ça fait un an qu'on en parle, et un an qu'on est pris pour des rigolos », déplore-t-il.
Hélène Saint-Aubin, 28 ans, salarié agricole dans une exploitation à Lanquetot, aussi en Seine-Maritime, fait part du « ras-le-bol général par rapport au Mercosur », synonyme de « concurrence déloyale » pour les agriculteurs français.
« On va se retrouver en concurrence avec des fermes usines des pays d'Amérique du sud » sans « les mêmes règles », sur la traçabilité, les produits médicamenteux..., abonde Guillaume Burel. Plusieurs manifestations d'agriculteurs ont eu lieu ces derniers semaines en France, comme à Rouen le 12 novembre et lundi dans le Cher et le Loir-et-Cher.
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