Le pédiluve sec démontre son efficacité préventive

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Santé des pieds. L’essai mené par Olmix, en partenariat avec BCEL Ouest, montre que l’installation du pédiluve sec en sortie de traite limite de façon significative la propagation de la dermatite digitée au sein du troupeau.

La dermatite digitée (DD), ou Mortellaro, est une maladie infectieuse et hautement contagieuse. Elle se caractérise par des lésions de la peau digitée (des doigts), le plus souvent localisées au niveau des pattes postérieures des vaches laitières. C’est surtout une importante cause de boiteries à l’origine de pertes économiques, à mettre en lien avec la diminution de la production laitière, l’augmentation des problèmes de fertilité et le coût des traitements associés. C’est pourquoi, dans le cadre de la lutte contre la dermatite digitée, Olmix a testé, en partenariat avec BCEL Ouest, l’efficacité du Mistral utilisé en pédiluve sec : connu depuis longtemps comme asséchant pour la litière, le Mistral est une poudre conçue à base d’argile micronisée, c’est-à-dire broyée extrêmement fin pour renforcer sa surface de contact, enrichie avec des huiles essentielles aux propriétés antibactériennes.

« Un produit naturel qui préserve l’intégrité de la peau »

« Le but n’est pas de tuer les bactéries, mais d’empêcher leur développement et de favoriser la cicatrisation en préservant une peau digitée sèche, souligne Élodie Lazennec, responsable de produit chez Olmix. C’est un produit naturel au pH neutre qui préserve l’intégrité de la peau. Il est donc sans risque pour les animaux et pour les utilisateurs. »

L’essai a été mené dans trois élevages robotisés de décembre 2016 à juin 2017, soit sur 141 vaches holsteins et 40 normandes. Trois élevages bretons confrontés à une situation endémique de dermatite digitée, avec une prévalence de 35 à 40 % d’animaux atteints.

Pour les besoins de l’essai, chacun des trois troupeaux a été divisé en deux lots homogènes en matière d’incidence de dermatite digitée, de niveau de production, de rang ou de stade de lactation : d’une part, un lot témoin sans traitement et, d’autre part, un lot Mistral avec mise en place du pédiluve sec pendant deux jours toutes les deux semaines. Grâce à sa porte de tri, le robot permettait d’orienter les vaches en sortie de traite vers un passage avec ou sans pédiluve selon leur lot d’appartenance, tout en étant élevées dans les mêmes conditions pour ne pas biaiser les interprétations. Les lésions de DD et leur évolution au fil des mois ont été relevées par les pareurs de BCEL Ouest.

Après quatre mois, 38 % de lésions en moins

Tout au long de l’essai, il apparaît que la prévalence des lésions de DD tend à augmenter dans le lot témoin : elle passe ainsi de 34,9 % initialement à 45,3 % après un premier relevé, puis à 50,6 % au bout de quatre mois. « Cela est principalement dû à la saison hivernale dans les bâtiments, une période plus humide et donc plus sensible au risque de prolifération bactérienne », souligne Élodie Lazennec.

Au sein du lot Mistral, le nombre de lésions augmente de façon beaucoup moins importante (de 39,5 % à 38,9 %, puis 42,1 %). Au final, après quatre mois d’essai, l’incidence de la DD est significativement inférieure (- 38 %) dans le lot Mistral. Dans ce même lot d’animaux, le taux de guérison des lésions est également plus important (+ 37,5 %), bien que non significatif.« La moindre incidence de la maladie dans le lot Mistral signifie que l’on observe moins d’apparitions de nouveaux cas d’infection, explique Yannick Saillard, vétérinaire chez BCEL Ouest. En revanche, malgré un meilleur taux de guérison, on ne peut pas affirmer que le pédiluve sec a une efficacité curative. »

Un gain de 1,2 kg de lait par vache et par jour

Par ailleurs, les conseillers BCEL Ouest ont relevé les données de production laitière. En prenant en compte les effets de l’élevage, le rang et le stade de lactation, il apparaît que les vaches du lot Mistral affichent une production moyenne supérieure de 1,2 kg/vache/jour par rapport au lot témoin. Soit un gain de production qui doit permettre d’amortir le coût du traitement Mistral : 0,10 € par vache et par jour (1,8 kg de poudre/vache) à mettre en balance avec un gain de production de 0,40 €/VL/j (avec un prix du lait de 330 €).

Jérôme Pezon
Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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