Est-ce normal des vaches debout, tranquilles, dans leurs logettes ?

Réponse de l’expertstrong

Gardons en mémoire les fondamentaux du confort et de l’emploi du temps d’une vache laitière à l’intérieur. Si le temps passé hors étable  (traite, contention éventuelle, déplacements extérieurs…) ne dépasse pas trois heures quotidiennes, au bilan sur les 21 heures restantes, une vache « normale » reste couchée une douzaine d’heures (en une dizaine de périodes de repos d’un peu plus d’une heure, effectivement la plupart du temps à ruminer !) Elle stationne à l’auge et aux abreuvoirs 5 à 6 heures (une dizaine au moins de petits repas pour un rumen stable). Si je fais la soustraction (24 h – 3 h -12 h - 6 h), il reste 3 heures de relative liberté où les animaux se déplacent entre les différents postes, assurent leur besoin d’exercice quotidien (une heure au moins, si elles le peuvent), et interagissent avec leurs congénères. Leur emploi du temps est donc bien rempli, et les vaches normales, dans ces conditions, ne devraient pas être observées debout dans leurs logettes, même en train de ruminer.

Il y a plusieurs conditions (qui peuvent être réunies) dans lesquelles on peut tolérer que les vaches restent debout en logettes.

La traite est rapide, vous ne les bloquez pas au cornadis, et elles disposent de plus de 22 heures par jour dans l’étable.

Votre bâtiment est peu spacieux et les déplacements entre les différents postes réclament peu de temps.

Les animaux ne disposent pas d’aire d’exercice ou de parcours extérieur (couverts ou pas) où ils peuvent stationner (ou se mouvoir) comme bon leur semble.

Vous observez ce comportement juste avant la traite et sur les vaches les plus productrices dont les mamelles sont tendues.

Il reste toujours quelques logettes libres et faciles d’accès pour les vaches souhaitant s’y coucher.

Il y a de nombreuses « mauvaises raisons » pour lesquelles les animaux restent debout dans les logettes : stress de chaleur, désordres digestifs, compétition exagérée dans les couloirs… La principale étant que l’ergonomie des logettes ne permet pas aux animaux de s’y coucher, d’y rester au repos autant que de besoin, de s’y relever dès qu’ils ont un peu faim ou soif, ou juste le besoin de se dégourdir les pattes !

Les études sur le confort réalisées ces dernières années sont ­unanimes. Le comportement des vaches en logettes « matelas » est significativement différent de celui des mêmes animaux en logettes creuses sur sable. Pour un même temps de couchage (quand c’est ­possible), les premières se reposent moins longtemps à chaque fois (une heure environ), mais plus souvent dans la journée (douze siestes ou plus) que les secondes (moins de dix périodes de repos de plus d’une heure trente), ce qui serait plus proche du comportement des vaches au pâturage, donc plus « normal ».

Mon conseil :

Si vous constatez des anomalies du comportement de couchage, même sur un petit nombre d’animaux (vaches perchées avec deux pieds en logettes, deux pieds dans le couloir, couchées hors logettes, à l’envers dans les logettes…), dites-vous bien que même si elles ruminent, c’est tout à fait anormal et que le besoin de repos n’est pas satisfait. Le temps de couchage est la priorité absolue pour un troupeau efficace.

À défaut de logettes « sable », un excellent matelas recouvert d’une quantité même limitée de litière propre et sèche (2,5 kg de paille par jour sont un optimum) est un excellent compromis pour le sol des couchages, permettant des performances plus qu’honorables, à logettes et réglages équivalents.

Nous reviendrons à l’automne dans notre rendez-vous « Vos vaches vous parlent » sur le couchage.