Il s'en passe des choses en 10 ans ! Yohann Allain, éleveur laitier de Loire-Atlantique, témoigne des évolutions de son exploitation dans le podcast « Suivez la voix » de la chambre d'agriculture des Pays de la Loire. Cheptel, pâturage, bâtiment, organisation du travail... L'éleveur a su modeler l'exploitation selon ses aspirations.
« Les projets sur l'exploitation, il y en aura toujours car c'est ce qui me fait avancer. » Yohann Allain est éleveur laitier à Fay-de-Bretagne en Loire-Atlantique. Il s'est installé il y a 10 ans à la suite de ses parents. « Il y avait 320 000 litres de lait. J'ai apporté 100 000 litres supplémentaires à mon installation puis on est monté progressivement jusqu'à 600 000 litres aujourd'hui. » Même chose pour la SAU : de 110 ha à son installation, elle est passée à 135 ha. « J'ai 25 ha de maïs, 25 ha de céréales (principalement du triticale), le reste en herbe. Avec 90 % de la SAU à moins d'1 km, ça facilite le pâturage. »
L'éleveur revient sur les dates clés depuis son installation :
- 2013 : « L'année de mon installation. La première chose à faire était de comprendre le fonctionnement de l'exploitation car même si j'avais fait des études agricoles, je sortais de 5 ans en tant que chauffeur en Cuma. J'ai eu besoin de 2-3 ans pour trouver ma place en termes de décisions sur la ferme. »
- 2016 : « Le départ en retraite de mon père. Il a fallu préparer ça en termes de reprise. À ce moment-là, on était déjà dans un système très économe mais j'avais besoin de main-d'œuvre pour me libérer quelques week-end et prendre trois semaines de congés par an. J'ai donc pris un salarié à mi-temps. »
- 2016-2020 : « La conjoncture n'était pas très favorable. J'ai réussi à passer le cap grâce au système de pâturage que j'ai mis en place avec des paddocks tournants. J'ai aussi intégré un groupe de progrès avec la chambre d'agriculture. » Côté perso, Yohann a également racheté la maison de ses parents située sur l'exploitation qu'il a rénovée. « J'ai aussi eu deux enfants en 2015 et 2017. »
- 2020 : « La crise laitière tout juste passée et les enfants étant un peu plus grands, je me suis attaqué à la salle de traite. On était encore en 2x4 sans décrochage. Toujours dans un raisonnement économe, je suis parti sur une salle de traite d'occasion 2x8 avec décrochage. Cela m'a permis de gagner 1h par jour sur la traite. »
- 2021 : « J'ai perdu un bâtiment de stockage et comme la conjoncture était plus favorable, j'ai décidé de construire un bâtiment équipé de panneaux photovoltaïques. J'en ai profité pour réaménager les abords de la ferme pour plus de confort et de plaisir à travailler. »
Des nouveaux projets, toujours réfléchis
Yohann Allain commente : « On a augmenté en lait et mon père était de moins en moins sur l'exploitation. J'avais la volonté de rester à deux donc pour attirer un salarié il fallait moderniser l'existant. C'était fonctionnel mais vieillissant... »
Sur le système de production, l'éleveur est satisfait : « On a des terres humides mais bien drainées ce qui nous permet de bien valoriser l'herbe et de passer les étés difficiles. » Côté matériel, il dispose de trois tracteurs en propriété ainsi qu'une remorque et une mélangeuse, rien de plus. « Le reste est en copropriété avec des voisins avec qui je travaille beaucoup, ou bien en Cuma. En ce qui concerne les récoltes, je délègue à une entreprise. »
Réfléchissant chaque projet, il évoque l'avenir : « J'ai encore des animaux qui passent l'hiver dehors donc le prochain investissement à court terme, c'est une extension de bâtiment. À moyen terme, c'est de passer le salarié à temps plein et s'il se plait qu'il devienne un jour associé. »
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