Face à la transmission difficile de certaines fermes, en élevage notamment, pour des questions de taille trop importante, de types de production, de manque de main-d’œuvre, etc., certains repreneurs ou cédants choisissent de les diversifier et/ou de les restructurer. Autrement dit de repenser les ateliers, l'utilisation des terres, les bâtiments, l'organisation du travail, le nombre de travailleurs...
Une réflexion qui « se traduit généralement par une déspécialisation de la structure, une augmentation des actifs agricoles et l'adoption de pratiques agroécologiques », estiment la Fédération nationale de l'agriculture biologique, la Fondation pour la nature et l'homme et Terre de liens. Certes « minoritaire », elle semble « faire ses preuves » dans les exploitations qui la suivent.
Quels bénéfices, à quel coût ?
Quels sont les bénéfices réels, économiques, sociaux, environnementaux ? À quel coût ? Faut-il profiter du pacte et de la loi d'orientation et d'avenir agricoles, ainsi que du budget 2024, en préparation pour promouvoir cette solution comme l'un des moyens de renouveler les générations en agriculture ?
Autant d'interrogations pour les trois organisations, auxquelles elles ont voulu répondre en réalisant l'étude "Un horizon pour les fermes d'élevage : restructurer-diversifier", présentée au moment du Sommet de l'élevage. 12 fermes ayant pris cette orientation ont été analysées, dans différentes régions. Des techniciens de chambres d’agriculture, de coopératives agricoles, de groupements de productions et d’organismes nationaux à vocation agricole et rurale (Onvar) ont aussi été interrogés.
Installation plus facile
Parmi les principaux avantages de la restructuration/diversification des fermes à transmettre mis en avant :
- « la création d'emploi (nombre d'ETP multiplié par 3,4 sur l'échantillon) ;
- l'amélioration des conditions de travail et de vie (entraide, remplacement, alternance pour les travaux d'astreinte plus simples à mettre en œuvre quand on travaille à plusieurs, et qui permettent d'avoir des week-ends de libre, des congés ; degré d'épanouissement de 7/10 en moyenne chez les personnes enquêtées) ;
- une installation agricole plus facile, pour les Nima en particulier ;
- l'accélération de la transition agroécologique (80 % des exploitations observées se sont converties au bio, autonomie alimentaire des troupeaux) ;
- la participation au dynamisme des zones rurales (toutes sont en circuits courts – Amap, marchés, restauration collective –, et organisent des événements à la ferme) ;
- la contribution à la souveraineté alimentaire locale (productions plus diversifiées et parfois peu présentes). »
Investissement financier et humain
Malgré tout, cette analyse révèle certaines contraintes :
- « l'investissement humain et financier important ;
- la spécialisation de certains territoires, ayant pour conséquence la concentration des outils d'abattage, de transformation et de distribution ;
- les difficultés liées au changement profond de système et à la mise en place du collectif de travail. »
Expérimenter et soutenir
Pour continuer de réfléchir aux opportunités offertes par ce modèle dans le cadre d'une cession d'exploitation, et lever les freins qui existent, la Fnab, la FNH et Terre de liens formulent cinq propositions :
- créer un réseau d'expérimentation d'au moins une cinquantaine de fermes pilotes d'ici 2028 ;
- intégrer la restructuration/diversification dans les diagnostics de transmission ;
- dédier une partie des aides à l'investissement aux exploitations qui se restructurent et se diversifient dans cette optique ;
- leur réserver, en grande partie, les dispositifs de portage foncier ;
- soutenir les filières biologiques longues et territorialisées.
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