Pac 2023. Les aides couplées actuelles aux bovins allaitants (ABA) et laitiers (ABL) fusionnent au sein d’une seule aide aux UGB bovines. Une réforme qui pose de nouveau la question de l’intérêt de l’engraissement des JB, bœufs et génisses croisées, issus du troupeau laitier.
La nouvelle programmation de la Pac entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2023. Parmi le lot de nouveautés de cette réforme, une évolution concerne les aides bovines couplées. Désormais, tous les animaux de plus de 16 mois seront éligibles aux aides couplées dans la limite de certains plafonds (voir page suivante). Cette évolution vise à favoriser l’engraissement et la valorisation des jeunes animaux sur le territoire national. En effet, depuis une dizaine d’années, la valorisation des veaux laitiers recule en France (veaux de boucherie, JB, etc.), en raison d’une spécialisation des fermes laitières. Cette tendance se traduit par une forte hausse des exportations en vif, principalement vers l’Espagne, qui s’élevait à 350 000 veaux en 2021 (Idele, 2021).
Répondre aux attentes des consommateurs
Il existe un réel enjeu de valorisation des veaux en France, d’autant plus que la proportion de veaux laitiers croisés augmente chaque année. Sur la campagne 2020-2021, 22 % des vêlages sont issus de croisements viande (+ 50 % en six ans). Une évolution qui dépasse les capacités d’absorption de la filière veaux de boucherie française, qui valorise déjà deux mâles laitiers sur trois. Dans le même temps, on observe de nouveaux segments sur le marché de la viande rouge. Les abattoirs sont en effet à la recherche de carcasses légères (300 kg), bien finies, pour répondre aux besoins de la restauration hors domicile (RHD). Quelques démarches (Herbo’pacte de Charal, Ejendu d’Interbev Bretagne) ont récemment vu le jour, avec pour objectifs communs de produire des bœufs et génisses holsteins croisés, issus de races précoces (angus, hereford, limousin) et élevés avec une part d’herbe pâturée importante.
Dans le contexte actuel, mêlant forte hausse des intrants et envolée du prix de la viande payé aux éleveurs, la production de ce type d’animaux engraissés de manière économe (système extensif, à l’herbe) peut s’avérer très intéressante. Cette alternative pourrait également répondre aux attentes sociétales (viande bas carbone, bien-être animal, entretien de la biodiversité, etc.). Réévaluation des aides Pac, attentes des consommateurs, création de valeur ajoutée : l’engraissement des animaux croisés issus du troupeau laitier représente-t-il une réelle opportunité pour les éleveurs ?
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