Holstein. L’entreprise du Nord étoffe sa gamme d’index avec l’objectif d’accentuer la sélection d’animaux efficaces et mieux armés face aux problèmes sanitaires.
Gènes Diffusion poursuit sa stratégie de différenciation et crée de nouveaux index à vocation économique. Elle avait été la première à suivre cette voie en lançant ses propres index de santé du pied en 2014. L’Université de Wageningen (Pays-Bas) avait apporté sa caution scientifique. Elle collabore toujours, mais les équipes de Gènes Diffusion travaillent aussi en autonomie pour valoriser au mieux les données issues de la base de référence.
GD est ainsi la première entreprise de sélection française à publier un index d’efficacité alimentaire : « Nous avons calqué la formule sur celle que les États-Unis utilisent depuis quatre ans, mais les informations sont françaises », détaille Frédéric Lepoint, responsable de la génétique holstein chez Gènes Diffusion. Cet index de synthèse est fondé sur la différence entre les produits (lait et taux, données françaises moyennes depuis dix ans) et les charges (besoin d’entretien et de production). Le calcul des besoins d’entretien s’appuie sur les index morphologie car ils dépendent du gabarit. « Aujourd’hui aux États-Unis, certaines entreprises mettent en avant des taureaux qui dégradent la taille », constate Frédéric Lepoint. Selon lui, la race prend un nouveau virage.
Des surprises dans le classement sur l’efficacité alimentaire
« J’ai été surpris des notes de certains taureaux sur l’efficacité alimentaire, souligne Frédéric Lepoint. Cela fait ressortir des vaches petites, pas très productives, mais qui se révèlent très efficaces. » Cet index fondé sur des corrélations sert d’abord à hiérarchiser les animaux. Il sera affiné avec l’objectif d’aboutir à un véritable index génomique, forcément plus précis.
Le deuxième nouvel index concerne la sensibilité à l’acétonémie. Il combine les résultats d’analyses d’acétone et de BHB (bêta-hydroxybutyrate) dans le lait. Si l’acétonémie clinique n’est pas très fréquente, les cas subcliniques concerneraient 7 à 25 % des vaches avec un impact économique non négligeable.
Enfin, Gènes Diffusion publie désormais un index Mortellaro qui était auparavant intégré à l’index santé du pied. Cette maladie préoccupe les éleveurs et elle coûte cher, d’où l’intérêt de faire ressortir son index.
La précision de ces index reste faible et leur héritabilité est variable. Elle s’élève au même niveau que les cellules ou les mammites cliniques pour l’acétonémie. Mais même avec une héritabilité faible, la prise en compte de ces caractères dans la sélection a du sens. Les notes extrêmes donnent une tendance qui permet de hiérarchiser les animaux et d’éviter les cumuls négatifs.
« Ces nouveaux caractères entrent dans notre index de synthèse, le GD Merit, et orientent nos choix de sélection », ajoute Frédéric Lepoint (voir infographie). Les mères comme les taureaux sont choisis sur cette base. Le poids des caractères primaires (production, morphologie) se trouve réduit pour accentuer celui de la rentabilité.
De nouvelles évolutions sont attendues, mais les enjeux commerciaux empêchent d’en dévoiler la nature. On sait seulement que la rentabilité restera une priorité et que la santé humaine pourrait monter en puissance via des critères de composition du lait. Gènes Diffusion a conclu des accords avec des partenaires pour avoir accès aux données. La population de référence grandit, ce qui ouvre de nouvelles perspectives.
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