Le croisement améliore l’efficacité alimentaire

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Expérimentation. Des travaux américains montrent la supériorité des vaches croisées Procross (montbéliarde x viking rouge x holstein) sur des holsteins pures en matière d’efficacité alimentaire. L’impact économique est conséquent.

Réputées pour leur robustesse, les vaches croisées sont souvent considérées comme moins productives du fait d’une morphologie plus éloignée du type laitier. Ces remarques ont conduit Leslie Hansen, professeur américain passionné par le croisement laitier, à mener une nouvelle expérimentation sur le troupeau de l’université de Minneapolis (Minnesota, États-Unis). Le but : évaluer et comparer l’efficacité alimentaire de vaches holsteins et croisées.

Davantage de lait et de matière utile

Les résultats sont clairement à la hauteur de ses espoirs. Avec une ingestion légèrement inférieure, les croisées produisent davantage de lait et de matière utile par kilo de MS. Cela est vrai pour les primipares et encore plus pour les multipares. En moyenne, les croisées ont produit autant que les holsteins. Mais elles ont ingéré un kilo de matière sèche de moins par jour. Elles ont donc mieux valorisé la ration. Les poids des animaux sont restés identiques dans les deux lots. En revanche, les croisées avaient une note d’état légèrement supérieure.

Ces résultats ont été observés sur les cent cinquante premiers jours de lactation. L’essai n’a pas été prolongé au-delà pour des raisons de coût. Mais il est fort probable que cet avantage des croisées perdure sur l’ensemble de la lactation. D’ailleurs, cette supériorité en matière d’efficacité alimentaire a déjà été démontrée chez les porcs et les bovins allaitants. Il est logique de faire le même constat sur les vaches laitières.

Les chercheurs ont ensuite calculé la marge sur coût alimentaire des différents groupes sur cent cinquante jours de lactation. L’écart s’élève à 50 dollars (40,50 €) à l’avantage des croisées pour les primipares et 88 dollars (71 €) pour les multipares.

5 000 € de marge sur coût alimentaire

À l’échelle d’un troupeau de 80 vaches, dont 30 % de primipares, les croisées dégagent donc près de 5 000 € de marge sur coût alimentaire de plus sur les cent cinquante premiers jours de lactation. On double sans doute la mise en extrapolant à l’ensemble de la lactation. Un bonus non négligeable qui s’ajoute aux autres bénéfices des croisées (voir encadré).

Par ailleurs, les chercheurs ont calculé l’ingestion résiduelle. Il s’agit de la différence entre l’ingestion réelle et le volume de ration calculé pour couvrir les besoins d’entretien et la production. Cette ingestion résiduelle est positive pour les holsteins. Elles ingèrent davantage de matière sèche que ce que l’on calcule (environ une livre de matière sèche de plus par jour). On constate l’inverse chez les croisées. « Les croisées transforment moins de matière sèche en plus de lait, avec des besoins d’entretien inférieurs », résume Les Hansen.

Il en conclut que les animaux croisés, qui affichent des notes d’état supérieures à celles des holsteins, ne sont finalement pas moins efficaces pour transformer la ration. Et il rappelle qu’avec un peu plus d’état, les vaches se reproduisent mieux et sont en meilleure santé.

Pascale Le Cann

© P.Le Cann - Leslie Hansen­. Professeur­ à l’université du Minnesota, il a démontré l’intérêt du croisement trois voies. Il s’agit selon lui du meilleur moyen de contrer­ les fragilités­ de la holstein.

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