
Indexation d’avril. Les entreprises françaises proposent plusieurs taureaux équilibrés et de haut niveau, notamment chez les plus laitiers. Mais pour nombre d’entre eux, la capacité corporelle reste à la peine.
La sortie se caractérise par des niveaux d’Isu toujours plus hauts, un phénomène amplifié par la nouvelle méthode d’indexation dite single step (voir L’Éleveur laitier de juin 2022, page 54). Parmi les taureaux mis en service par Évolution et Gènes Diffusion, 75 atteignent le seuil de 200 points d’Isu. Le single step conduit à un plus grand étalement des classements, particulièrement visible sur les taux, la reproduction et la longévité. Il améliore aussi la précision des index. Aujourd’hui, les fils de taureaux génomiques montent à environ 73 de CD, quand ceux dont le père est confirmé sur descendance atteignent 77-78. Le CD reste un critère important à considérer pour choisir un taureau. Il faut savoir que s’il ne dépasse pas 70, le risque d’évolution marquée n’est pas négligeable.
Les sans corne et les rouges progressent
Autre nouveauté, les taureaux porteurs de gènes d’intérêt tels les facteurs rouge et sans corne ne sont plus rares dans le haut du classement. Ainsi, Roman RF entre dans notre sélection, à la fois en production et en morphologie. Dans les pedigrees de ceux qui portent le facteur P (sans corne), on retrouve systématiquement la lignée Powerball via Adagio et ses fils, dont Adlon. Or, Powerball est connu pour sa faible qualité en membres. Adlon en a modérément hérité, avec un défaut dans l’épaisseur du talon (- 0,5). Ce poste est donc à vérifier sur tous les taureaux de cette famille.
Outre cette souche, on retrouve dans nos sélections plusieurs descendants de Supershot, un taureau très laitier. Gymnast, réputé lui aussi pour ses qualités en production, figure de même dans plusieurs pedigrees.
Les taureaux confirmés, eux, ne parviennent plus à se hisser dans notre sélection. Les meilleurs de cette catégorie ne franchissent pas la barre des 190 points d’Isu.
Des profils alliant le lait, les taux et la repro
Notre sélection sur la production regroupe un bel ensemble de taureaux très améliorateurs, à la fois sur le volume de lait et sur les taux. Tous dépassent le seuil de 900 kg de lait (1 365 kg en moyenne), avec, pour certains, des index taux très nettement positifs (3,27 en moyenne pour le TB, 2,13 pour le TP). Cette tendance des taux à la hausse est une constante depuis quelques années.
Rainow bat des records en matière utile, à 189, en partie grâce à son index TB à 11. Pour le reste, on apprécie son index reproduction à 2,8 mais la morphologie manque de puissance et les trayons sont courts (- 1,8).
À 9 d’index TB, Rohirim sera nettement plus facile à utiliser du fait de très bons index fonctionnels, d’un gabarit dans la moyenne et d’une mamelle adaptée à la traite moderne : une implantation arrière plutôt externe, une longueur des trayons neutre et de très bonnes attaches. En tête de ce groupe de taureaux laitiers, Rosario transmet un potentiel de 1 049 kg de lait à 5,2 de TB et 4,5 de TP. En dehors de son format un peu étroit, on ne peut pas reprocher grand-chose à ce taureau. Richie et Rayban présentent des profils comparables.
Ce groupe à fort potentiel de production se distingue aussi par un très bon niveau en reproduction. Cette alliance réussie entre deux postes réputés antinomiques, constitue une autre nouveauté. Parmi ces quinze taureaux, douze sont au moins à 2 en reproduction, deux sont à 1,9. Le meilleur, Radient, culmine à 3,2. La mamelle est bonne, mais il manque de largeur aux ischions (0,7) et la vitesse de traite est à - 0,9.
La morphologie est souvent intéressante aussi dans cette sélection sur la production, avec une moyenne à 2,29. Cependant, il faudra être vigilant sur la capacité corporelle, presque toujours limitée. Perry PK (1,8) et Ramavinga (1,9) font exception. Désormais, les éleveurs holstein qui visent une production laitière élevée peuvent y parvenir sans faire d’impasse majeure sur les taux, la morphologie ou les index fonctionnels.
Pas de vrai crack en morphologie, mais des progrès sur la mamelle
Dans notre sélection sur la morphologie, seuls certains taureaux présententun profil complet, notamment à cause d’un format insuffisant. Il reste difficile de trouver des stars permettant un réel progrès sur la largeur et la profondeur de corps. Romazy présente un bel équilibre, avec des notes de 0,9 en taille, 2,1 en largeur de poitrine, 0,8 en profondeur de corps et 1,4 en largeur aux ischions. Spéculos aussi se classe bien sur ces critères, avec respectivement 0,8, 1, 0,8 et 1,3. Pictus améliore bien la largeur et la profondeur de corps mais ses filles sont un peu grandes (1,9) et surtout, le ligament est à - 1,3.
À 4,8 en note de synthèse en morphologie, Remember cumule les qualités sur tous les postes. La mamelle peu volumineuse (3,2) est soutenue par un bon ligament (1,1) et de solides attaches (2,9 à l’avant, 3 à l’arrière). Les trayons sont bien placés et de longueur normale. Il améliore nettement la largeur de poitrine (1,8) et aux ischions (3,5), avec une profondeur de corps appréciable (0,9). Les membres, le potentiel laitier, et les index fonctionnels sont de bon niveau aussi. Il conviendra très bien aux petites vaches (2,6 en hauteur au sacrum). Du côté de la mamelle, de beaux progrès ont été accomplis sur la longueur des trayons et leur positionnement. Avec le développement de la traite robotisée, les trayons courts et resserrés à l’arrière rendaient le branchement difficile, d’où la volonté des sélectionneurs de corriger ces dérives. Il s’agit d’une spécificité des entreprises de sélection françaises. Ces défauts restent encore assez fréquents dans les catalogues nord-américains. Cependant, comme il est impossible d’agir sur tous les postes en même temps, la profondeur du sillon peut se dégrader. Ce caractère est essentiel pour que la mamelle tienne dans le temps, les taureaux négatifs sur ce poste sont à utiliser en raisonnant bien l’accouplement.
Ces spécialistes de la morphologie affichent quasiment tous des notes supérieures à 2 pour les fonctionnels. Si la moitié d’entre eux dépasse 1 000 en lait, les profils de production s’avèrent assez hétérogènes.
Notre sélection sur les fonctionnels est dominée par Ramses RF, (226 points d’Isu), qui a tout pour lui : de bonnes pattes, une mamelle de qualité avec des trayons bien placés et de longueur normale, un format moderne (1,7 en largeur de poitrine, 0,6 aux ischions), avec une taille raisonnable et des taux. Ne lui manque que le lait (262), ce qui nécessitera d’ajuster les accouplements.
Des profils hétérogènes chez les meilleurs en fonctionnels
Derrière lui, à 224 points, Piwi affiche un format large (0,9 en largeur de poitrine, 2 aux ischions), une très bonne mamelle, des taux et un potentiel laitier moyen (593). Mais attention à l’épaisseur du talon (- 0,8), héritage de son père Adlon.
Globalement, ce groupe se montre assez hétérogène et compte peu de taureaux complets en morphologie. La capacité corporelle n’est qu’à 0,24 en moyenne. Rolex P fait exception. Il est le meilleur de la sortie en morphologie parmi ceux qui portent le facteur sans corne. Les attaches de mamelle et le ligament sont puissants, les trayons bien placés et de bonne longueur. Ses filles sont larges à l’arrière (3,1) et à l’avant (0,6). Mais attention à l’épaisseur du talon (- 0,7), c’est encore un fils d’Adlon.
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