Miser sur des index sécurisants plutôt que trop performants

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Normands. Lorsqu’ils sont confirmés, les taureaux normands voient actuellement leur index lait se tasser. Évolution met donc en avant l’équilibre entre les postes, et Origen Normande les pedigrees confirmés.

Le changement de base mobile 2021 indique un ralentissement du progrès laitier. Sur la période 2017-2020, il se situait entre 44 et 72 kg de lait. Cette année, il descend à 23 kg. De quoi créer de la déception chez les éleveurs qui suivent de près les accouplements et les lactations qui en découlent. « Au passage des taureaux génomiques à un statut de confirmés, il est constaté globalement un tassement de l’index lait, de 100 à 150 kg, explique Jean-Christophe Boittin, d’Évolution. L’hypothèse est que le progrès génétique est sous-estimé sur descendances. Le chantier en cours pour améliorer l’indexation devrait corriger ce biais. »

En attendant, Évolution prône l’équilibre entre les différents postes de l’indexation, tandis qu’Origen Normande défend 30 % à 40 % de taureaux génomiques au pedigree confirmé, avec le risque d’Isu moins élevés.

Le phénomène est inverse sur les taux : les index des taureaux devenus confirmés progressent de 0,1 à 0,2 g/kg. Peut-être est-ce l’une des explications au progrès constaté sur le TB depuis 2017, après quatre années de recul. Cette évolution favorable est le résultat des efforts déployés par Évolution et Origen Normande depuis plusieurs années pour le soutenir. L’index fait aujourd’hui l’objet de moins d’attention de leur part. Rassurées, les deux entreprises se focalisent sur d’autres critères.

Surveiller l’intervalle vêlage-1re IA

Évolution se réjouit de l’avancée de la normande en reproduction depuis deux ans. L’index de synthèse est corrélé négativement au potentiel laitier : plus la vache produit de lait, moins vite elle revient en chaleur. On aurait pu penser que cette influence se retrouverait dans les dix-huit taureaux au profil complet qui émergent de la sélection de L’Éleveur laitier(lire l’encadré) puisque leur niveau laitier oscille entre 500 kg et 780 kg (seul le confirmé Jitan est à plus de 900 kg). En fait, cinq d’entre eux sont neutres à très légèrement positifs : Pirate,Oberius,Pastoreo,Pygmalion et Pilier. Parmi eux, seuls les deux derniers ont un intervalle vêlage-première IA (IVIA1) positif, mais à peine : 0,3 et 0,1. L’IVIA1 est un des points de vigilance d’Évolution.

Du côté d’Origen Normande, le format reste une ligne directrice, en particulier la largeur aux ischions (voir le tableau). « La jeune génération a un peu moins de format », souligne Matthieu Chambrial, d’Origen Normande.

La traite, toujours une préoccupation

L’an passé, il soulignait l’attention apportée à la vitesse de traite. « Elle demeure une préoccupation, confirme-t-il. Elle est corrélée négativement à la résistance aux cellules, qui a été beaucoup travaillée. » La sélection de L’Éleveur laitier met en lumière cinq taureaux qui combinent la note santé de la mamelle et la vitesse de traite positives : Prestige,Paco BGT,Rallye,Orfèvre et Rugissant. Les deux premiers sont des fils de Montfort, qui est allé piocher la traite côté paternel (Eville) et la résistance aux cellules côté maternel (Fuseos Isy). Orfèvre et son fils Rallye, eux, doivent cet assemblage à Holen Noz, le grand-père paternel d’Orfèvre (2 en cellules et 0,5 en traite). Quant à Rugissant, il améliore le duo positif STMA-traite de son père Noctus et de son grand-père paternel Lutèce (Vitriol-Foix).

Claire Hue

© Domenico Restelli - Pilier. L’IVIA1 est très souvent négatif. Pilier échappe à cette règle mais de peu : 0,1. Avec une fertilité vaches à 0,1 et une fertilité génisses à - 0,2, son index reproduction est neutre. Il fait moins bien que ses ascendants Marvel et Infinity (Game Over).Domenico Restelli

© GEJP - Prestige.Les taureaux normands sont désormais peu variables. Il faut compter sur leurs allèles pour les départager. Prestige est de ceux-là. Son Isuo (parenté) améliore l’Isu de 4 points. Il peut remercier son grand-père maternel Unnoel, peu utilisé.GEJP

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,46 €/kg net =
Vaches, charolaises, R= France 7,23 €/kg net =
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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