Morphologie : une génération de transition

Article réservé aux abonnés.

Isu 2021. Le nouvel Isu attendu pour 2021 modifiera l’appréciation de la morphologie. D’ici là, les grands gabarits qui améliorent la mamelle restent les stars de notre sélection.

Notre sélection sur les meilleurs taureaux en morphologie retient ceux qui sont indexés au moins à 3 en synthèse, 1 en membres et - 1,5 en bassin. Par rapport à l’an dernier, la barre a été descendue de 1,5 à 1 pour les membres car trop peu de taureaux­ à plus de 180 points d’Isu remplissaient ces critères. Ce qui n’est pas très bon signe.

Près d’une quarantaine dépassent ces seuils, dont une petite quinzaine au-delà de 185 points d’Isu. On y trouve deux fils d’Archimedes, trois petits-fils de Genestar, deux petits-fils de Monterey et autant de Hotrod. Cinq taureaux ont un coefficient de parenté avec les femelles à 6,2 (Night Top,Nemia,Louxor,Newstar et Lockstar).

Une fois n’est pas coutume, de nombreux taureaux français (My Way, Lechef, Iznogood, Louxor, Liway Sil) inscrivent des fils dans cette liste. D’habitude, ce sont les Canadiens et les Américains qui s’illustrent sur ce poste. Les deux entreprises de sélection se partagent équitablement les places dans ce classe ment, mais Gènes Diffusion accapare le podium.

Moins de taille et plus de largeur dans le futur Isu

C’est sur la morphologie que les plus grandes évolutions sont attendues dans le changement d’Isu prévu l’an prochain. La capacité corporelle disparaîtra de l’index de synthèse au profit de la taille, pondérée négativement (- 10 %) et de la largeur aux ischions (10 %). La mamelle et les membres y pèseront le même poids, 40 %. Dans la synthèse mamelle, les attaches et la distance plancher-jarret diminueront­, pour accentuer la sélection sur l’emplacement et la longueur des trayons. Ces nouvelles priorités commencent à influencer l’appréciation des taureaux dès aujourd’hui.

C’est Oken, le meilleur du classement général des taureaux en service sur l’Isu, qui prend la première place, à 210 points d’Isu. Il donne de la largeur (1,3 à la poitrine et 1,4 aux ischions) avec une taille à 2,2. Les fonctionnels sont bons également, et Oken ne pénalise pas la vitesse de traite (0,2). Son profil de production orienté vers les taux conduira à le réserver aux souches laitières. Optimum et Ozy JBT se placent en deuxième et troisième positions dans cette sélection et dans celle sur les fonctionnels (voir page 62).

Opava est très bien noté dans la mamelle, même si les trayons sont un peu serrés. La santé de la mamelle à 2,2 s’explique par la note exceptionnelle de 2 en mammites cliniques. Opava ramène du lait mais peu de taux. Oxford séduira ceux qui cherchent des vaches grandes et larges. Le volume de mamelle est faible (4,1 en distance plancher-jarret) malgré un potentiel laitier proche de 1 000 kg. Les index fonctionnels sont bons, mais attention au TB à - 2,2.

Oborn présente d’excellents index en mamelle, mais avec une tendance à resserrer les trayons. Côté gabarit, il apporte surtout de la taille (2,9) mais peu de profondeur (0). Il est noté 2 en mammites cliniques, ce qui hisse son index STMA à 2,3. Son profil laitier plaira à tous, avec du lait et des taux.

À 195 points d’Isu, Nemia et Night Top, issus d’un même embryon scindé en deux, ont des index quasiment identiques. Le deuxième figurait déjà dans notre sélection sur la morphologie l’an dernier. Les mamelles sont modernes avec peu de volume (3,1), des attaches solides et des trayons plutôt écartés. Ils associent une mamelle saine (1,4) et une traite rapide (1,1). Le gabarit est équilibré entre la taille (1,9), la largeur (1,1 à la poitrine, 0,9 aux ischions) et la profondeur de corps (1,1). Avec en plus des atouts dans les membres, ces taureaux trouveront leur place dans bien des troupeaux.

Louxor reste une star en morphologie

Le suivant, Louxor, dominait les classements depuis trois ans et compte déjà de nombreuses filles. Confirmé sur descendance, il caracole encore à 192 points d’Isu, même si son potentiel laitier a beaucoup baissé. Mais il a progressé dans les taux. La santé de la mamelle ne bouge pas, à 2,2, tandis que la reproduction faiblit (0,9, contre 1,5 l’an dernier). La largeur du bassin et les qualités des membres renforcent ses atouts. Il conserve un bon gabarit. Il est à - 1,8 en écart avant.

Plusieurs fils de Louxor sont indexés mais ne parviennent pas à le dépasser. C’est le cas de Newstar. Lui-même père à taureaux, il a déjà sept fils indexés dont quatre dépassent les 200 points d’Isu, le moins bon atteignant tout de même 173. Nul doute sur sa capacité à transmettre ses qualités. Newstar prend la première place de notre sélection sur la note de synthèse en morphologie, à 4,2, et aussi sur la mamelle, à 3,7. Sur ce poste, il se distingue notamment par la hauteur de l’attache arrière (3,4), la longueur de l’attache avant (2,9) et le faible volume (3,9). Côté gabarit, la puissance est au rendez-vous avec beaucoup de taille (3,1), de largeur (1,2 à la poitrine et 3 aux ischions) et de la profondeur (1,2). La santé de la mamelle, à 2, s’accompagne d’une vitesse de traite à 0,3. S’y ajoute un potentiel de production équilibré.

Un mot aussi sur Nubilène, le meilleur de notre sélection dans les membres (1,8). Lui aussi entrait déjà dans notre sélection sur la morphologie l’an dernier. La mamelle est solide, avec des trayons bien implantés mais un peu courts (- 0,8). Il apporte de la largeur de poitrine (1,7) sans la taille (0,4). Les fonctionnels sont bons, avec une traite rapide (0,9). Il conviendra aux souches laitières.

Même s’il n’affiche que 173 points d’Isu, Lockstar mérite sa place dans la sélection car il est confirmé sur descendance. C’est un taureau au grand format, qui transmet des bassins larges (2,4). La mamelle reste bonne, à 2,6, mais attention aux trayons courts (- 1). À noter qu’il améliore les membres (1,6). Les fonctionnels restent corrects, d’autant plus que la vitesse de traite est positive (0,6). Enfin, le potentiel laitier frise toujours les 1 000 kg, avec des taux proches de la neutralité.

Pascale Le Cann, avec Rémy Vermès (Prim’holstein France)
Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
journée technique sur la tuberculose bovine

La tuberculose bovine fait frémir les éleveurs bas-normands

Maladies
Thomas Pitrel dans sa prairie de ray-grass

« La prairie multi-espèce a étouffé le ray-grass sauvage »

Herbe

Tapez un ou plusieurs mots-clés...