Lors des intempéries de juin 2016, plus de 500 ha de prairies ont été inondés et pollués dans le secteur de Stenay (Meuse), en zone Natura 2000. La trentaine d’éleveurs concernés est dans l’impasse, comme l’explique Frédéric Dupuis, l’agriculteur qui préside l’association les regroupant : « Le dépôt noir et nauséabond, arrivé après l’inondation, a produit à la fenaison une poussière gigantesque, piquant les yeux et la gorge ! Les services de l’État ne reconnaissent pas cette pollution. Leurs analyses d’eau, malgré un taux anormalement élevé d’aluminium, et de foin respectent les normes, nous ont-ils dit. D’où aucune indemnisation. Pas de réponse non plus sur les causes : l’enquête est encore en cours. Certains d’entre nous ont 30 à 40 ha pollués, l’achat de foin a grevé leur trésorerie ou a été inenvisageable : ils sont désespérés. Le pire est de n’être pas pris au sérieux ! »
Mortalité des veaux
Et de faire référence à une analyse d’herbe, réalisée par les éleveurs « tout au début, pour y voir plus clair ». « Elle a révélé un cocktail de produits irritants (aluminium, soufre, hydrocarbures), qui n’avaient rien à faire là ! » pointe Frédéric Dupuis.
Face à de l’herbe qui ne repousse pas et à des problèmes inhabituels sur les animaux ayant été en contact avec cette pollution, c’est l’inquiétude. Éleveur à Stenay, Boris Gondouin témoigne : « Nos parcelles polluées ont été fréquentées en été par des vaches taries et des génisses pleines. Sur vingt vêlages, 50 % des veaux étaient chétifs, peu vigoureux, ont arrêté de boire en quelques jours… Bien que soignés, six sont morts et on n’a décelé ni BVD ni salmonellose. Alors que le reste du troupeau n’a pas de problèmes. Des collègues allaitants m’ont décrit les mêmes symptômes, avec une mortalité bien plus marquée. »
L’association ne baisse pas les bras et compte sur le comité scientifique, mis en place le 15 février, et de nouvelles analyses pour obtenir des réponses.
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