Menu

Cultures fourragèresCoûts, rendements et valeurs alimentaires : quelle espèce choisir ?

Diversifier les espèces fourragères permet de mieux affronter les aléas climatiques, et de sécuriser approvisionnement en fourrage (©Terre-net Média)
Diversifier les espèces fourragères permet de mieux affronter les aléas climatiques, et de sécuriser approvisionnement en fourrage (©Terre-net Média)

Assurer l'autonomie fourragère de son exploitation tout en gérant les aléas climatiques, sans y laisser toute sa marge, c'est l'équation sur laquelle travaille le groupe fourrage de Nouvelle Aquitaine qui compare les performances de plusieurs espèces.

« En termes de rendement, pour des cultures fourragères implantées post-méteil, c'est sans surprise le maïs qui s'en sort le mieux, avec 10 à 14 t de MS/ha alors que les autres cultures plafonnent à 7,5 t de MS/ha. Cela ne veut pas dire que les autres modalités sont dénuées d'intérêt. Dans un contexte d’aléas climatique, diversifier les cultures permet de sécuriser son rendement en fourrage, d'autant plus que certaines variétés présentent des valeurs alimentaires intéressantes. Dans un contexte d'été très chaud, le sorgho peut par exemple être une bonne alternative à mettre en place », explique Alexis Desarménien de la chambre d'agriculture de la Creuse suite à des essais réalisés dans le cadre du groupe fourrage Nouvelle Aquitaine.

Le millet et la vesce

« Lors des essais, le rendement a été essentiellement assuré par la vesce, qui s’est très vite développée et a vite couvert le sol. Le millet a eu davantage de mal à germer et semble peu adapté au climat du Limousin. C’est essentiellement à la vesce que l’on doit le taux de MAT élevé » précise Alexis Desarménien

Il est possible de récolter ce mélange sous différentes formes, mais il faut veiller à le faire avant que la vesce atteigne le stage grenaison, car elle présente un risque de toxicité. C’est donc plus une culture qui se prête au stockage de fourrage qu’au pâturage.

Ramené à la tonne de matière sèche, ce mélange présente un coût de production élevé du fait de la faible production, et du coût assez élevé de la semence.

Le sorgho multicoupe et monocoupe

Le sorgho présente des rendements intéressants. « C’est une plante qui a besoin de chaleur et d’eau, et qui continue à pousser autour des 30-35°C, là où le maïs stoppe sa croissance aux environs des 28°C. » La plante présente des valeurs alimentaires intéressantes, comparables à celles d’un maïs, voire avec un taux de protéine sensiblement supérieur.

Le sorgho monocoupe demande toutefois à être semé avec un semoir monograine. La culture a besoin d’une température du sol minimale de 12°C. Il est possible de l’utiliser en ensilage ou en enrubannage.

« La semence de sorgho est encore assez chère, et le rendement inférieur à celui d’un maïs le rend plus onéreux, mais la culture peut être complémentaire à celle d'un maïs. Elle permet de sécuriser son rendement en fourrage une année chaude. »

Le teff grass

La plante présente de bons rendements et une valeur alimentaire intéressante. Il est possible de réaliser plusieurs coupes sur l’été car il a un cycle de culture de 40 jours. Il faut cependant être vigilent à récolter avant épiaison, car une fois ce stade passé, on observe une chute des valeurs alimentaires. Il faut être d’autant plus vigilent que le cycle de la culture est rapide. L’implantation doit se faire dans un sol bien réchauffé (autour de 15°C).

Il est possible de le récolter en ensilage ou en enrubannage, voire en foin. « Le pâturage est plus délicat, car le teff grass a une tige assez fine et un enracinement léger. Il est possible de le faire pâturer mais il faut faire attention à ce que les animaux ne saccagent pas la parcelle. Attention également à ne pas atteindre le stage épiaison, car les animaux ne consomment pas la plante après ce stade. »

Comme pour les autres cultures, le coût de la semence et les rendements moins bons qu’en maïs la rendent plus onéreuse qu’un maïs.  

Le moha et trèfle d’Alexandrie

Le rendement de ce mélange est assez moindre par rapport à un sorgho, ça n’est pas une plante qui fait beaucoup de feuilles, mais elle présente une très bonne valeur alimentaire. Le Moha est également assez sensible au froid et au gel.

En termes de récolte, c’est certainement la modalité la plus souple d’exploitation. Il est possible de l’utiliser en pâturage, ensilage, enrubannage voire en foin.

Le coût de production à la tonne de matière sèche est parmi les plus élevé de l’essai.

Le maïs : grand gagnant du rendement

C’est le maïs qui présente le meilleur rendement. Lorsque le maïs est implanté en seconde culture, il faut se diriger sur des variétés plus précoces. Lorsqu’on dépasse la date de semis d’une dizaine de jours, on peut perdre jusqu’à 2 t MS/ha, donc il est important de bien choisir une variété adaptée. 

« Certes le maïs consomme beaucoup d’eau, mais c’est sûrement lui qui la valorise le mieux. Pour chaque mm d’eau disponible et utilisable dans le sol, le maïs produit entre 40 à 73 kg de MS en comparant aux autres cultures, on plafonne à 35 / 40 kg/MS. »

Le maïs a un coût de production à l’hectare assez important, mais comme il présente de bons rendements, le coût de production ramené à la tonne de matière sèche est intéressant.

Réagir à cet article

Sur le même sujet