Si les appellations d’origine existent en France, ce n’est pas grâce à la FNSEA. Par crainte de différences de traitement entre les producteurs, ses fédérations ont peu pris fait et cause pour les AOP. En Normandie, la modification du cahier des charges du camembert de Normandie pour enterrer le « fabriqué en Normandie » bouge les lignes.
La FRSEA se dit prête à retrousser ses manches pour encourager les 2 000 approvisionneurs du « fabriqué en » à s’engager. D’eux dépend le transfert d’une bonne partie des 60 000 tonnes dans la nouvelle AOP. Pour les accueillir, la future version intégrera une section moins exigeante que l’actuelle sur la race et le pâturage : un minimum de 30 % de normandes dans le troupeau et de 15 à 18 ares de prairies par vache traite (minimum non tranché). La filière fait tout pour une validation en 2021.
À une nuance près
Il reste à peine trois ans pour informer, convaincre les éleveurs et préparer les exploitations. « La campagne pour les élections des chambres d’agriculture est achevée. Nous allons nous attaquer à ce dossier », confirme Jocelyn Pesqueux, président du Criel au titre de la FRSEA.
Même son de cloche chez Ludovic Blin, président de la FRSEA Normandie section laitière, à une nuance près : « D’accord pour pousser, mais il faudrait tout de même que les industriels soient un peu plus bavards sur la rémunération des producteurs. »
Les producteurs d’AOP « historiques » le disent autrement. C’est révélateur de leur approche inversée du travail en filière : « Cette rémunération peut demander du temps et se fera dans la co-construction avec les industriels… » Ils aborderont tout de même le sujet dès cette année.
Quant à la Confédération Paysanne, elle insiste sur le cahier des charges « insuffisant. Il faut définir un calendrier évolutif vers des systèmes pâturants ».
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