« La prise en compte du nombre d’UGB, évoquée par le ministre, permettra avec couplage de rééquilibrer un petit peu vers la filière laitière, pour nous ça va dans le bon sens, même si c’est insuffisant », a commenté Daniel Perrin, secrétaire général de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), lors d’un point presse sur la Pac le 8 avril.
Avec les précédentes réformes de la Pac, « les producteurs de lait sont ceux qui ont perdu le plus depuis 15 ans », rappelle de son côté le président du syndicat, Thierry Roquefeuil. En effet, si en 2005, les producteurs de lait bénéficiait d’une aide couplée de 36 euros les 1 000 litres, soit environ 250 euros par vache, l’intégration aux DPU (donc une aide rapportée à l’hectare) et la convergence ont fait que sur ces 250 euros, « on a 210 euros qui sont tombés dans le pot commun » et ne sont plus spécifiques aux producteurs de lait, explique Daniel Perrin. Les premières réflexions autour du plan stratégique national proposent de rééquilibrer le couplage, en fusionnant notamment les aides bovin viande et bovin lait.
« Considérer le couplage avec une entrée à l’UGB fait sens pour la FNPL, même si à ce stade il est dommageable que cette réponse faite aux laitiers soit en même temps une difficulté pour nos collègues du troupeau allaitant », indique Marie-Thérèse Bonneau, vice-présidente de la FNPL, évoquant donc « des équilibres à trouver ».
Un signal positif via les éco-régimes
Autre motif de satisfaction pour le FNPL, les différentes voies d’entrées pour l’accès aux écorégimes. « La mise en valeur d’un hectare n’est pas identique si on a des animaux sur la surface, en matière d’éléments de biodiversité, de travail et d’emploi induit », ce que ces voies d’entrées permettront de prendre en compte, mais « il y a encore du travail à faire sur les modalités d’accès pour une plus grande cohérence avec les systèmes laitiers », estime néanmoins Marie-Thérèse Bonneau.
« Avec les paramètres d’aujourd’hui, autour de 60-70 % de laitiers pourraient accéder à l’éco-régime, évidemment ce n’est pas suffisant, il faut que soient reconnus l’ensemble des éléments positifs présents sur nos fermes », ajoute-t-elle, évoquant la biodiversité, le stockage du carbone, le maillage territorial…
Inciter à garder des animaux
La FNPL, qui avait diffusé ses propositions pour la future Pac dès l’été dernier, regrette également le manque de reconnaissance de la polyculture-élevage dans les premières propositions du ministre. « Si on met en avant qu’il faut garder de l’herbe et des prairies, sans mettre en avant qu’il faut garder des animaux, qui sont des mangeurs d’herbe, on s’aperçoit que c’est le contraire qui se passe : sans différenciation au niveau des surfaces, petit à petit la déprise est là et arrive même dans les régions les plus laitières, les exploitations s’agrandissent et certains préfère arrêter l’élevage pour se consacrer aux grandes cultures », déplore Thierry Roquefeuil.
Le président de la FNPL évoque des leviers possibles, comme une surdotation liée par exemple au bien-être animal, au travail supplémentaire pour s’occuper des animaux, dans les écorégimes. « Il y a une orientation politique à prendre pour maintenir des exploitations à taille humaine, sinon on sait que ce qui va se passer, c’est l’agrandissement », insiste Thierry Roquefeuil. Daniel Perrin évoque, d’ailleurs, un ralentissement « encore plus marqué dans nos régions laitières, en Bretagne et en Pays-de-la-Loire ». Face à une lassitude généralisée des producteurs de lait, un signal fort est donc nécessaire dans la future Pac, estime la FNPL.
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