Jeudi 15 septembre au Space, la FNPL détaillera la mise en route d'un « fonds de garantie », outil de cautionnement mutuel pour permettre aux éleveurs de renégocier leurs prêts auprès de leur banque. « Cet outil, que nous avions commencé à mettre en place pour les investisseurs, est directement issu du pacte laitier », a expliqué Thierry Roquefeuil, président de la FNPL, lors de la conférence de rentrée du syndicat. Ce dernier ne cible plus les investisseurs, « bien moins nombreux » en cette période difficile, mais tous les éleveurs en difficulté.
« On ouvre un bras de fer avec les banques », a-t-il poursuivi. Car les banques, selon le syndicat, se montrent réticentes. « Elles estiment que ça va coûter beaucoup d'argent aux producteurs. » Or, « les contrats de prêts prévoient bien des indemnités de remboursement anticipé, a rappelé André Bonnard, secrétaire général du syndicat. Les producteurs pourraient renégocier des prêts négociés il y a 8 ou 10 ans à 4 % pour de nouveaux à moins de 2 %. »
Même en payant les indemnités de remboursement anticipé, l'opération de renégociation des prêts s'avèrerait intéressante pour les producteurs au vu des taux actuels. Selon la FNPL, la renégociation pour un capital restant dû de 200 000 euros pourrait faire économiser autour de 25 000 euros à l'éleveur.
15 jours pour faire des demandes de réduction
Sur le plan européen, le syndicat s'inquiète de la mise en oeuvre du plan européen d'incitation à la réduction de la production. Les dossiers doivent être déposés pour le 21 septembre, or « nous n'avons toujours pas les documents officiels pour faire les demandes ». Le syndicat entend solliciter les organismes de conseil, France Conseil élevage notamment, pour aider les producteurs à faire leur demande.
Revenant sur le conflit entre Lactalis et ses organisations de producteurs pour une revalorisation du prix du lait, « le syndicalisme a joué son rôle de lanceur d'alerte », a rappelé Thierry Roquefeuil. On ne doit pas rester uniquement dans la confrontation, a insisté le président de la FNPL. « Dans un climat apaisé » après l'accord trouvé entre Lactalis et ses OP, le leader syndical espère bien qu'Emmanuel Besnier, le patron de Lactalis, acceptera un rendez-vous avec le syndicalisme, comme l'a demandé Xavier Beulin dans une lettre adressée début août 2016.
Outre un échange plus constructif avec le numéro un français et mondial du lait, Thierry Roquefeuil a décidé d'être candidat pour redevenir le président du Cniel, fonction de laquelle il avait démissionné en juillet 2016 face à l'attitude des collecteurs à l'égard de la détresse grandissante des éleveurs. « Il faut retrouver du lien au sein de la filière laitière. »
La main tendue de la FNPL aux industriels pour de meilleurs échanges s'accompagne aussi d'une volonté du syndicat à se rapprocher davantage des consommateurs. « Nous avons reçu beaucoup de soutien de leur part ces dernières semaines. » Le syndicat souhaite ainsi échanger avec les principales organisations représentatives des consommateurs. Avec en ligne de mire un renforcement de l'interprofession jusqu'à l'acheteur final ? Le Cniel n'en est pas là. Les distributeurs n'en font pas partie, et les conditions de l'intégration prochaine de l'OPL, la branche laitière de la Coordination rurale, sont toujours en cours de discussions.
La relation contractuelle au sein de la filière laitière entre producteurs, transformateurs et distributeurs, devrait législativement évoluer avec le projet de loi Sapin 2. Ce dernier intègrera dans les contrats commerciaux des filières à contractualisation obligatoire une clause de révision de prix, qui pourra s'appuyer sur des indices de coûts de production. « Tel qu'il est aujourd'hui, le texte nous va, même s'il pourrait être amélioré. »
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