Web-agri : Les fameuses négociations commerciales se sont achevées sans que la charte de valeurs proposée par la FNPL ne soit signée par tous les acteurs. Où en êtes-vous de votre démarche ?
André Bonnard : La charte de valeurs du lait que nous proposons a été signée par tous les distributeurs et, à ce jour (1), par quatre transformateurs : la laiterie Saint-Père, filiale du groupe Mousquetaires-Intermarché, Saint-Denis-de-l’hôtel, Tribalat et Eurial.
La coopérative de Verneuil a validé en interne qu’elle signerait la charte. Et les représentants de Sodiaal nous disent qu’ils vont la signer et qu’en attendant, ils l’ont utilisée dans leurs négociations commerciales (2).
N’oublions pas que les négociations achevées fin février ne concernent que les marques. L’enjeu d’une meilleure répartition de la valeur se joue aussi sur les marques de distributeurs (MDD). Il ne faudrait pas que nous nous retrouvions dans la situation du printemps 2015, où les accords de prix sur les MDD étaient tombés les uns après les autres.
Web-agri : Le Gouvernement a menacé de réviser la loi LME qui régit les conditions des négociations commerciales, via la loi « Sapin 2 ». Qu’attendez-vous de cette révision ?
André Bonnard : A priori, deux options seraient sur la table. La première consisterait à aller plus loin que la loi Hamon en demandant aux acteurs des négociations de directement tenir compte des coûts de production des producteurs. La deuxième hypothèse serait de négocier une rémunération de la production avec une valeur d’équilibre pour tous les acteurs, obligeant au passage à la transparence des négociations.
C’est cette deuxième option que nous défendons davantage car elle correspond aux objectifs de la charte de valeurs de la FNPL. La première solution est intéressante, mais elle ne tient pas compte de la proportion dans laquelle évoluent les prix et les coûts de production. L’essentiel est d’obtenir une meilleure répartition de la valeur ajoutée, au profit du producteur.
Web-agri : Sur le plan européen, quelle doit être la revalorisation du prix d’intervention ? Et cette mesure sera-t-elle suffisante ?
André Bonnard : Depuis longtemps, nous demandons une revalorisation du prix d’intervention à 280 €, contre environ 220 € actuellement. Nous défendons aussi une mesure de réduction volontaire de la production moyennant compensation.
Web-agri : Vous êtes donc sur la même longueur d’ondes que l’EMB qui défend un « programme de responsabilisation du marché » ?
André Bonnard : Le PRM de l’EMB reprend la proposition que nous avions défendue en 2012 lorsque Dacian Ciolos, alors commissaire européen à l’agriculture, avait mis en place l’observatoire européen du lait : nous proposions déjà un accès à des mesures de stockage pour ceux qui réduiraient volontairement leur volume de production, et moyennant compensation.
Web-agri : En quelques mots, quelles sont les priorités de la FNPL pour l’année 2016 ?
André Bonnard : Il faut absolument faire tenir le marché intérieur. Car c’est sur notre marché intérieur que nous avons le plus de potentiel. Il ne faut pas attendre grand-chose du marché mondial. Nos trois priorités, dans l’ordre, sont d’obtenir la remontée des prix sur le marché intérieur, d’obtenir des mesures de régulation européenne et de travailler sur les charges. Si la FNSEA travaille sur les charges que je qualifierai de « contraintes », la FNPL doit contribuer au travail sur la réduction des charges opérationnelles.
« Ensiler 38 ha de maïs, c’est rentrer l’équivalent de 75 000 € de stock »
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
Biométhane ou électrique, les alternatives au GNR à l’épreuve du terrain
Facturation électronique : ce qui va changer pour vous dès 2026