Quel sera le prix du lait payé aux producteurs ? Impossible, mi-décembre 2015, de répondre à cette question. Dans une ligne syndicale de dialogue, la FNPL veut négocier avec les distributeurs et les collecteurs l’application d’une « charte de valeur ». Objectif pour les producteurs : obtenir sur le long terme un prix du lait qui couvre au moins les coûts de production.
Dialoguer et construire des relations durables plutôt que contester et manifester : la ligne syndicale que tient la FNPL depuis de nombreux mois à l’égard des transformateurs et distributeurs, a toujours lieu d’être malgré des chiffres de revenus 2014 et 2015 qui s’érodent un peu plus. Les 24 700 € de revenu courant avant impôt par unité de travail non salarié enregistré en 2014 est un niveau « un peu au-dessus de la moyenne quinquennale ». Mais pour 2015, les chiffres moyens publiés par le ministère de l’agriculture mardi 15 décembre cachent une baisse certaine chez les producteurs de lait. « L’institut de l’élevage prévoit une baisse de 40 % du revenu 2015 des exploitations laitières spécialisées en plaine, et 50 % pour les éleveurs laitiers de montagne », a expliqué Thierry Roquefeuil, président de la FNPL lors d’une conférence de presse.
La branche laitière de la FNSEA travaille ainsi à la rédaction d’une « charte de valeurs ». Une charte actuellement négociée avec les transformateurs et les enseignes de la distribution qui vise à sceller deux grands objectifs : « définir une répartition juste et équilibrée de la valeur ajoutée » tout au long de la filière, et « définir un plan de lutte contre la volatilité ». Le premier objectif vise d’abord à obtenir un prix du lait payé aux producteurs qui couvre au moins leurs coûts de production. « La valeur pour le producteur, c’est au moins 340 €/1 000 l », a insisté André Bonnard, secrétaire général du syndicat.
Imposer la transparence
« C’est une démarche sur le long terme mais d’application immédiate, rappellent les représentants de la FNPL. La filière a besoin d’un plan d’avenir pour les dix ans qui viennent. » La FNPL veut aller vite. Les discussions avec les distributeurs et les transformateurs sont déjà en cours. Le syndicat se donne jusqu’au 15 janvier pour signer et faire signer la charte. Les distributeurs y sont favorables à la condition que la transparence s’applique à tous. « Et les industriels commencent à comprendre que la transparence va s’imposer sur le marché intérieur. »
Mais la FNPL prévient : « Soit on réussit dans cette démarche, soit nous serons contraints de reprendre des méthodes plus traditionnelles. » La FNPL n’exclut donc pas de revenir aux actions syndicales si les transformateurs et distributeurs « ne jouent pas le jeu ».
Selon le syndicat, les négociations estivales sur la revalorisation du prix du lait auraient abouti au reversement de 320 M€ par les distributeurs. « Or les distributeurs n’en ont récupéré que 120 M€. » Une manière de pointer du doigt, encore une fois, les transformateurs sur leur manque de transparence. La FNPL n’épargne d’ailleurs pas les grandes coopératives laitières qui, « comparées à leurs concurrentes européennes, ont un manque de compétitivité évident ».
D’ici la conclusion, ou non, de la « charte de valeurs », la FNPL attend avec impatience la première mouture du rapport sur la contractualisation laitière, dont la remise est prévue début janvier 2016. Sur la même ligne que Jeunes agriculteurs, la FNPL s’oppose à la « marchandisation » des contrats laitiers.
Chiffres clés des principales coopératives laitières(cliquez sur le visuel pour l'agrandir)
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