« L’ambiance aux Pays-Bas devient agressive à l’encontre des éleveurs »

Chaque été, lorsqu’il fait très chaud, je retrouve des vaches dans les canaux qui longent mes prairies. Elles aiment s’y rafraîchir et peuvent en sortir facilement. C’est ce que j’explique aux personnes qui s’arrêtent pour regarder. Sauf l’an passé. J’ai eu la visite… d’un policier. Il avait reçu un appel téléphonique signalant un animal maltraité. Cette anecdote reflète l’ambiance aux Pays-Bas à l’encontre des éleveurs laitiers. Le mouvement welfariste n’est pas nouveau dans le pays, mais il prend de l’ampleur avec des comportements qui deviennent plus agressifs. Les végans, qui ne sont que quelques pourcents de la population, savent occuper l’espace médiatique par les réseaux sociaux et leurs actions chocs. Je ne pense pas être victime un jour d’une intrusion. Ce sont surtout les élevages hors-sol qui sont ciblés. L’in­fluence animaliste progresse dans la société et dans nos élevages. Les ONG font juridiquement avancer cette cause. Le parti animaliste a même quelques députés au Parlement. Des collègues, qui avaient choisi le zéro-pâturage, ne pensaient pas qu’un jour leurs vaches pâtureraient de nouveau. Eh bien si ! Tout le monde a un avis sur l’élevage, même si peu de personnes en ont une véritable connaissance. Considérons-le de façon positive. Cela signifie que les consommateurs ont un rapport fort à leur alimentation. Nous ne communiquons pas assez sur notre métier. C’est un tort. Nous laissons le champ libre aux végans. Il y a vingt ans, les Néerlandais étaient fiers des éleveurs laitiers et de leur industrie exportatrice. Cela a bien changé. »