Le Brexit jette un voile noir sur toute l’agriculture irlandaise. Nous n’en mesurons pas encore bien les conséquences, mais nous connaissons déjà le coût des perturbations sur les nouveaux investissements et la signature des contrats pour le marché britannique. La situation est bizarre. Visiblement, Theresa May jouera un jeu dangereux avec le Parlement britannique jusqu’à la dernière minute. Si l’on aboutit à un no deal, le gouvernement irlandais a prévu de modifier un certain nombre de lois le 31 mars pour minimiser l’impact sur la libre circulation des personnes et des biens. Toutes les entreprises essaient de l’anticiper mais il y a trop d’inconnues pour bien s’y préparer.
Dans le secteur laitier, le cheddar est le produit le plus vulnérable car il n’est pas consommé ailleurs autant. Pour ma coopérative Dairygold, il représente un quart de sa collecte. Le Brexit pourrait conduire aussi à un effondrement de la viande bovine. Le Royaume-Uni a déjà entamé des discussions avec le Brésil pour importer de la viande pas chère. Cela se traduirait par un prix de la viande à 2,50 €/kg pour un coût de production à 4 €. Nous, éleveurs laitiers, n’aurions plus de débouchés pour les veaux et les vaches de réforme qui constituent 20 % de notre revenu.
Le moral n’est pas au beau fixe en ce moment. J’espère encore que les députés à Londres, arrogants et déconnectés, verront la lumière et sauveront tout le monde d’une sortie chaotique de l’Union européenne. »
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