Pour des raisons économiques et organisationnelles, la délégation des travaux des champs est largement adoptée par les éleveurs laitiers. L’agrandissement des exploitations laitières et la hausse des coûts de délégation observée ces dernières années doivent-ils amener les éleveurs à revoir leur stratégie de mécanisation ?
En France, le volume de travail réalisé par des prestataires dans les exploitations agricoles a bondi entre 2010 et 2020 d’après le recensement agricole 2020 (+ 26 % pour les Cuma, + 39 % pour les ETA). En élevage laitier, particulièrement dans l’Ouest, les chantiers d’ensilages, de récoltes, de pressages, d’épandages sont souvent délégués car, dans ces systèmes, la durée d’utilisation des machines pour ce type de travaux est réduite. Les prestations de pulvérisation, de travail du sol et de semis se développent également. Cette tendance est accentuée par la hausse des prix des engins agricoles, rendant l’investissement individuel plus difficilement rentable. Depuis 2014, le prix des tracteurs et du matériel de récolte a augmenté de 33 %, selon l’Insee. Dans le même temps, les coûts d’entretien ont, eux aussi, enregistré des hausses, compte tenu de l’évolution des prix des pièces et de la main-d’œuvre.
Au-delà de l’intérêt économique, les éleveurs laitiers ont recours à la délégation pour se recentrer sur leur cœur de métier. Les travaux de saison sont synonymes de pics de travail et la délégation offre une solution pour faire face à ces périodes de surcharge. Dans certaines exploitations, la délégation a du mal à s’imposer pour des raisons organisationnelles : profils d’éleveurs peu habitués à déléguer, main-d’œuvre (parfois bénévole) disponible et attirée par les travaux des champs. La stratégie de mécanisation se réfléchit également en tenant compte du collectif de travail.
Entre l’évolution des tarifs et l’impact de la délégation sur le fonctionnement de l’exploitation, il est essentiel de poser les bonnes questions et de comparer les coûts internalisés et externalisés des différents travaux des champs.
LA CONCLUSION DE L’EXPERT
En élevage laitier, la délégation des travaux des champs reste compétitive
L’intérêt économique de s’équiper en individuel pour de la fauche, de la récolte de paille, de l’épandage, est très dépendant de la surface ou du nombre d’heures à réaliser. Compte tenu de la taille des élevages laitiers, la délégation reste souvent plus compétitive. Au-delà de la pertinence économique, c’est une réelle solution pour se libérer du temps pouvant être réinvesti sur d’autres ateliers ou simplement pour gagner en qualité de vie. Pour que la collaboration fonctionne de manière optimale et permette réellement de gagner du temps et de l’argent, il faudra structurer le fonctionnement autour de cette délégation (passage de consignes, sécurité, accès…).
Votre email professionnel est utilisé par les sociétés du groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters
et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici.
Consultez notre politique de confidentialité
pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits.
Notre service client est à votre disposition par mail : serviceclients@ngpa.fr.
« Ensiler 38 ha de maïs, c’est rentrer l’équivalent de 75 000 € de stock »
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
Biométhane ou électrique, les alternatives au GNR à l’épreuve du terrain
Facturation électronique : ce qui va changer pour vous dès 2026