« Un même semoir pour les céréales et le maïs »

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Original. Le Gaec des Landes, en Ille-et-Vilaine, utilise depuis bientôt trois ans un semoir polyvalent Pöttinger Aérosem 4002 pour implanter le maïs à 37,5 cm d’écartement ainsi que les céréales, le colza et les couverts végétaux à 12,5 cm.

«C e qui nous a plu dans ce semoir, c’était la possibilité de l’utiliser à la fois pour les céréales et le maïs, explique Nicolas Demy, éleveur installé en Gaec, à Pléchatel au sud de Rennes. L’achat s’est fait via la Cuma fin 2014. Nous avions déjà un semoir à céréales équipé de disques pour travailler en non-labour et nous en voulions un autre monté en combiné avec une herse rotative. Le semoir à maïs devait aussi être renouvelé. Nous avons choisi l’Aérosem de Pöttinger qui offrait cette polyvalence assez rare encore sur le marché, grâce à deux circuits de distribution différents. »

L’achat de ce semoir deux-en-un représentait une économie d’environ 10 000 €, comparé à l’investissement dans deux appareils distincts. Le modèle choisi mesure 4 m de largeur avec une herse rotative et il n’est pas repliable. Il compte 32 rangs écartés de 12,5 cm et une trémie de 1 250 litres. Pour les graines de céréales, de colza, d’espèces fourragères et les couverts végétaux, la distribution des semences est assurée par un doseur à cannelures interchangeables. Les graines sont transportées par une soufflerie à entraînement hydraulique jusqu’à une tête de répartition alimentant les trente-deux sorties. La mise en terre est assurée par un double disque enfouisseur, puis une roue plombeuse appuie la semence avant qu’elle ne soit recouverte. Pour que le semoir passe en configuration maïs, quelques modifications sont nécessaires afin de pouvoir utiliser les deux blocs de distribution monograine qui se trouvent de chaque côté. Dans la cuve, tout d’abord, deux volets latéraux sont démontés et replacés à l’intérieur pour la cloisonner en trois compartiments : les deux cases extérieures servent au maïs, la case centrale peut être utilisée pour un apport d’engrais ou pour une seconde espèce. Dans le modèle choisi par la Cuma, les distributeurs monograines alimentent une descente sur trois, car il s’agit d’un modèle avec un écartement de 37,5 cm pour dix rangées, soit une largeur de semis de 3,75 m. Le constructeur propose aussi une autre version avec cinq rangs écartés de 75 cm.

« Semer à 37,5 cm inquiétait quelques membres de la Cuma »

« Au moment de l’achat, nous pensions qu’il serait possible de travailler soit à 37,5 cm, soit à 75 cm, mais en fait la configuration initiale ne peut pas être modifiée, souligne Nicolas Demy. Semer à 37,5 cm inquiétait quelques membres de la Cuma au départ, par rapport notamment à l’écrasement de pieds plus important lors des traitements mais les pieds couchés se relèvent bien. Avec cet écart, les plantes recouvrent plus rapidement le sol et pour la récolte en ensilage avec un bec Kemper, cela ne pose aucun problème. Je pense aussi que cette répartition limite davantage l’érosion du sol, c’est intéressant pour nous qui irriguons. Par contre, avec cette largeur, nous ne pouvons pas biner, ou il faudrait avoir un guidage RTK. Pour récolter uniquement le grain, nous utilisons un cueilleur classique et cela se passe bien. » Le transport des graines de maïs est pneumatique, il suffit de réorienter le flux provenant de la turbine. Sur chacune des dix  descentes utilisées pour le maïs, il faut ajouter un bec au niveau de l’élément­ semeur et une petite roue plombeuse en métal qui assurent un meilleur enfouissement. Le passage d’une configuration à l’autre réclame deux personnes pendant deux ­heures environ.

Un tracteur de 220 ch pour entraîner le tout

La plupart du temps, les associés travaillent avec un cultivateur à dents à l’avant du tracteur afin de ramener un peu de fraîcheur en surface. Cela les oblige à utiliser un tracteur de 220 ch, car il faut de la puissance pour entraîner le tout et une bonne capacité de relevage. Le maïs est généralement implanté après un couvert végétal. Le terrain est simplement passé au déchaumeur, puis au cultivateur.

Jusqu’à présent, le semoir a donné de bons résultats. Des essais comparatifs menés sur l’exploitation avec la coopérative Cécab en 2016 ont même montré qu’il n’y avait pas de différence de rendement entre les parcelles semées à l’Aérosem et celles implantées avec un semoir monograine conventionnel.

« En maïs, les levées sont homogènes »

« Dans l’ensemble, nous sommes satisfaits, estime Nicolas Demy. Pour les céréales ou les couverts, il fonctionne comme un modèle pneumatique classique. Nous apprécions certains détails comme le système d’étalonnage, très simple d’utilisation. En maïs, les levées sont homogènes. Nous semons à 85 000 pieds par hectare, ce qui correspond à un écart sur le rang de 31 cm, et c’est bien respecté. Il est dommage que l’on ne puisse pas semer à 75 cm d’interrangs avec notre modèle conçu au départ à 37,5 cm. Peut-être que le constructeur fera évoluer cela un jour. Ce concept a un autre inconvénient pour l’apport d’engrais starter. En théorie, c’est possible, à condition d’utiliser la cuve principale et la distribution centralisée. Mais l’engrais doit être déposé sur un rang voisin du maïs à 12,5 cm de distance. C’est trop loin, donc pas assez efficace. Du coup, nous n’en utilisons plus avec le risque, selon les années, de voir le maïs peiner un peu au démarrage. »

Denis Lehé

© D.Lehé - Cultivateur. A l’avant du tracteur, le cultivateur fait remonter la fraîcheur au niveau du lit de semences. D.Lehé

© D.Lehé - Densité. Avec un objectif de densité de 85 000 pieds/ha et un interrang de 37,5 cm, l’espace entre les graines de 31 cm est globalement bien respecté. D.Lehé

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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