Un foyer de DNC a été détecté jeudi dans un troupeau de vaches laitières du Rhône, une première pour ce département jusque-là indemne et hors de la zone réglementée, a annoncé vendredi le ministère de l'agriculture.
Cela porte à 79 le nombre de foyers détectés dans 47 élevages depuis la première apparition fin juin en France de cette maladie virale non transmissible aux humains, qui conduit à des pertes de production laitière importantes et entraîne parfois la mort d'une partie du cheptel infecté.
La propagation, qui se fait entre bovins infectés ou par des piqûres de mouches ou de taons, avait commencé en Savoie et Haute-Savoie, avant de toucher des communes limitrophes de l'Ain. Une campagne de vaccination et de restriction des mouvements dans la zone réglementée a permis selon le ministère d'endiguer fin août le nombre de cas.
L'abattage total et systématique des foyers infectés a toutefois causé une vive émotion et un conflit exacerbé entre syndicats sur la stratégie à adopter, l'Etat et l'alliance FNSEA-JA soutenant cette mesure drastique quand la Coordination rurale et la Confédération paysanne regrettent vivement que d'autres méthodes n'aient pas été envisagées.
Le nouveau foyer a été détecté à Saint-Laurent-de-Chamousset, à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Lyon. La zone réglementée s'étendait sur l'Ain, l'Isère, la Savoie et la Haute-Savoie, et s'arrêtait à quelques kilomètres à l'est de la métropole.
« Le dépeuplement (l'abattage, NDLR) est en cours et une nouvelle zone réglementée a été définie », a indiqué vendredi le ministère, pour qui ce nouveau cas « illustre l'importance de maintenir une vigilance accrue ».
Des retours d'estives compliqués
Le dernier foyer détecté remontait au 6 septembre, dans un troupeau avec des animaux non vaccinés malgré l'obligation dans la zone, une « négligence », selon Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA. Cela remet à zéro le compteur de 45 jours à partir desquels, sans nouveau cas, les restrictions de mouvement peuvent être levées.
Le gouvernement a déjà permis, dans des conditions très strictes, des descentes d'estives. Avec les températures qui se rafraîchissent, il devient compliqué de laisser les vaches en altitude, surtout lorsqu'elles ont dû vêler dans ces zones où il est difficile de les traire, ce qui entraîne des pertes supplémentaires.
Au Salon de l'élevage qui s'est tenu de mardi à jeudi à Rennes, tous les éleveurs priaient pour ne pas apprendre de nouveaux cas. Mais les critiques ont fusé par conférence et actions syndicales interposées.
La Confédération paysanne a simulé mardi l'assassinat d'éleveurs sur le stand du ministère, dénonçant une stratégie « mortifère » sans prise en compte des avis vétérinaires « divergents » par rapport à la stratégie de l'État. Son porte-parole Stéphane Galais a lu le témoignage d'un éleveur dévasté par l'abattage de ses bêtes: « ce matin, les enfants avaient mis leur réveil pour leur dire au revoir ».
Le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a lui dénoncé mercredi l'apparition de « professeurs Raoult de la dermatose », affirmant que son syndicat et l'État s'étaient basés sur des expertises scientifiques contrairement aux « épidémiologistes autoproclamés ».
« 1 748 animaux abattus dans une zone de 50 km autour des foyers dans laquelle on compte 275 000 à 290 000 animaux, on parle de 0,6 %. Derrière ce sont bien sûr des hommes et des femmes et ça reste dramatique. Mais nous l'avons fait en responsabilité », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
Les éleveurs touchés, qui ont accès à des aides psychologiques et ont déjà reçu une avance de l'État pour indemniser les pertes d'animaux, espèrent aussi des aides pour les pertes indirectes et pour reconstituer leur cheptel.
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