Anticiper son chantier d’ensilage d’herbe, c’est augmenter ses chances de trouver le meilleur compromis entre conditions de récolte et stade de la prairie. En l’espace de 2 à 4 jours se joue une part significative de l’alimentation annuelle d’un troupeau. Une récolte d’herbe de qualité sera synonyme de productivité et/ou d’économie de concentrés. [Article initialement paru le 10 avril 2024, mis à jour le 7 avril 2025]
L’hiver a débuté les pieds dans l’eau et s’est poursuivi avec des records de précipitations en janvier, notamment sur le Nord-Ouest, accompagnés de températures plutôt fraîches. En février, des conditions plus clémentes sont revenues sur l’ensemble du territoire, avec une accalmie tant sur les précipitations que sur les températures. À la sortie de l’hiver, les hauteurs d’herbe sur pied sont variables, dépendant de la gestion et de la valorisation des prairies à l’automne.
Un démarrage tardif
En 2025, l’hydromorphie des sols et les températures fraîches ont freiné la reprise de la végétation. Comparativement aux quatre dernières années (2020-2024), marquées par des départs précoces, le retard en somme de températures dépasse trois semaines dans le Nord-Ouest et se réduit à environ une semaine sur la façade Est. Dans les zones précoces, les espèces comme le ray-grass italien ont déjà entamé leur montaison et devront être récoltées rapidement pour répondre aux besoins des animaux à fortes exigences nutritionnelles.
Selon le stade de récolte visé et le secteur géographique, les ensilages devraient s’étaler entre le 20 mars pour les RGH et RGI de la façade Ouest au 20 mai pour les RGA les moins précoces en fauche tardive. Entre une récolte précoce et tardive, le différentiel de rendement sera d’environ 1,5 à 2 t MS/ha. Ce choix impactera fortement la valeur alimentaire et la capacité à faire une deuxième coupe avant l’arrivée de l’été. Plus la fauche sera tardive, plus les conditions de repousse seront susceptibles d’être sèches et chaudes.
Lors du premier ensilage, il peut être pertinent de débrayer certaines parcelles de pâturage si les jours d’avance le permettent et que toute l’herbe sur pied ne pourra pas être valorisée en pâturage. Cela offre l’opportunité d’une repousse significative et qualitative, qui pourra être réintégrée au circuit de pâturage avant l’été.
L’épiaison : un stade charnière pour la valeur alimentaire des ensilages
Le début de l'épiaison représente un stade charnière pour la valeur alimentaire de l’herbe. Au printemps, une prairie peut cumuler plus de 60 kg MS/ha chaque jour. Face à ce cumul de biomasse, la valeur alimentaire diminue progressivement, puis nettement à partir du début de l’épiaison. Ainsi, selon les besoins des animaux qui consommeront le fourrage, il est important de déclencher la récolte au meilleur compromis entre rendement et valeur alimentaire.
Pour des animaux à forts besoins (vaches laitières, jeunes bovins à l’engraissement), on visera une récolte entre le début de la montaison et avant le début d’épiaison des graminées.
Pour des animaux aux besoins plus modérés (génisses de renouvellement, vaches allaitantes gestantes), il est possible de profiter davantage de la forte croissance des prairies sur cette période, quitte à perdre en valeur alimentaire.
L’anticipation d’une récolte d’herbe, tant sur la date que sur les moyens, est fondamentale. Il est important de prévoir les quantités potentiellement récoltées afin d’anticiper la place nécessaire pour le stockage. Selon les quantités distribuées à chaque période, le ou les silos doivent être confectionnés pour respecter un avancement minimum de 10 cm par jour (voire 20 cm/j en été).
Selon la marge de sécurité en stock fourrager en sortie d’hiver, il faudra trouver le bon compromis entre valeur alimentaire et rendement. Cet objectif de récolte sera adapté au contexte météo de la période : on visera un créneau de 48 à 72 h sans pluie. Une évapotranspiration (ETP) de 5 à 6 mm sur la durée du préfanage devrait suffire pour passer le seuil des 30 % de MS. En cas de sol humide, le fanage peut être ralenti. On visera une teneur en MS de 35 % sur graminées et 40 % sur légumineuses pour une récolte en ensilage.
Afin de faciliter le séchage, une fauche à une hauteur de 7-8 cm favorisera l’aération sous l’andain et limitera la reprise d’humidité par le contact avec le sol. En cas de présence d’un conditionneur à fléaux et d’un taux de légumineuses important dans la prairie, il faudra limiter l’agressivité du conditionneur afin de réduire au maximum les pertes de feuilles.
Enfin, dans le cas d’un fourrage humide ou avec une part importante de légumineuses, l’incorporation d’un conservateur peut être pertinent. Celui-ci peut aider à une stabilisation plus rapide du silo et limiter les phénomènes de protéolyse.
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