Bien exploitée, l’herbe peut se rapprocher des valeurs d’un concentré. En pâturage au printemps, ou en fauche lorsque les conditions sont moins propices, elle permet des finitions low-cost tout en limitant la dépendance protéique des exploitations.
Pendant trois ans, les ingénieurs de la Ferme expérimentale des Bordes ont tenté de finir des vaches de réforme à l’herbe. Et les résultats sont plutôt concluants ! Le pâturage de printemps a permis d’obtenir des GMQ de 960 g/j, et des poids d’abattage de 836 kg vif en 107 jours avec des charolaises. Dans le même temps, les lots témoins engraissés au bâtiment affichent des résultats comparables, avec un GMQ moyen autour de 1 032 g/j.
« L’herbe, c’est le plat principal des ruminants et la ressource la moins chère qui soit sur une ferme » détaille Antoine Buteau, cogérant de la Ferme expérimentale des Bordes à l’occasion du Salon de l’herbe. « C’est un véritable concentré ».
Les ingénieurs ont pris le pari du pâturage : « quitte à donner de l’herbe, autant que la vache aille la chercher elle-même ». Pour viser l’engraissement à l’herbe, Antoine Buteau conseille de suivre rigoureusement les principes du pâturage tournant dynamique, avec un chargement de 35 à 45 ares/UGB au printemps, et jusqu’à 70 ou 90 ares/UGB en été en potentiel moyen. Compter 7 jours par paddock au maximum, avec au moins 21 jours de temps de repousse. « C’est la durée nécessaire pour qu’une graminée arrive au stade trois feuilles ». Viser également les 10 à 12 cm herbomètre pour l’entrée dans les paddocks, et 5 cm à la sortie.
Sur la Ferme des Bordes, la pratique a permis de diminuer de 70 % le coût alimentaire des réformes. « On économise 130 kg de tourteau et 630 kg de blé par vache » précise Antoine Buteau.
Mais seul le printemps permet de telles performances. Les essais conduits sur deux étés témoignent d’un allongement de la durée d’engraissement avec des GMQ compris entre 475 et 650 g/j. « La qualité, comme la quantité d’herbe est limitante, et la finition est difficile selon l’année fourragère ». L’automne peut également permettre un début de finition, avec des repousses qualitatives, mais la portance des sols peut être limitante.
De l’herbe récoltée pour le reste de l’année
À défaut de faire pâturer, il est toujours possible d’apporter l’herbe à l’auge. Viser alors les fauches précoces. « Les essais Ferm’Innov montrent que des fauches à 800° jours permettent d’avoir des enrubannages à 16 % de MAT, et autour de 0,85 UFL ». Un fourrage qui constitue une bonne base pour l’engraissement. D’autant que si toutes les structures n’ont pas le même potentiel, les essais menés sur la Ferme expérimentale de Thorigné-d’Anjou montrent qu’il est possible d’avoir des fourrages à plus de 0,8 UFL/kg MS et 13 % de MAT sur des sols difficiles.
Si la fauche précoce fait perdre en volume, elle reste un pari gagnant. « Réaliser une fauche précoce permet de faire des économies de concentré de l’ordre de 70 à 300 kg par vache finie, voire de réaliser une ration 100 % maison ».
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