
Tous les ans depuis 2019, le Cniel propose avec le cabinet ADquation un baromètre social en élevage laitier, auprès de plus de 800 éleveurs et d’une soixantaine de salariés, pour évaluer la perception qu’ils ont de leur métier, et son évolution au cours du temps. Fierté, reconnaissance, revenu, charge et pénibilité du travail… les seconds sont plus satisfaits que les premiers sur l’ensemble de ces critères.
En 2022, dans le cadre du baromètre social en élevage laitier réalisé par leCniel et ADquation, 860 producteurs laitiers chefs d’exploitation ont été interrogés.
5 grandes thématiques et 16 critères évalués
- Reconnaissance de l’image des éleveurs.
- Sécurité économique et avenir de la filière (revenu notamment).
- Attachement au métier et recherche de sens (fierté, épanouissement, etc.).
- Charge de travail et pénibilité (temps libre, niveau de stress…).
- Soutien du milieu professionnel et des proches/partage entre pairs (pour mesurer le degré d’isolement par exemple).
Une note globale plutôt moyenne : 54/100
« Elle est relativement stable depuis quatre ans que l’enquête existe, note Benoît Rouillé, économiste au Cniel. Au-delà de mesurer la perception de leur métier par les éleveurs, l’interprofession laitière cherche, par ce travail, à améliorer celle-ci. Notre objectif est d’atteindre 60 d’ici 2025. » À noter : un tiers des éleveurs participants se situent en dessous de 50, un tiers entre 50 et 60, et le dernier tiers entre 60 et 80.
Les indicateurs dans le vert
En premier, la fierté ; puis l’attachement à leur profession, le soutien des proches, l’épanouissement personnel. Que les producteurs laitiers soient attachés à leur métier n’a rien de surprenant en effet, qu’ils soient soutenus par leur famille et amis est aussi assez classique. Il est cependant intéressant de voir que malgré les attaques de la société, les contraintes diverses, les difficultés économiques, ils restent fiers de ce qu’ils font et épanouis.
Les paramètres dans le rouge
La pénibilité et la charge de travaild’abord, ensuite la reconnaissance par les Français, le stress régulier dans le travail, le temps libre.
Entre les deux
Toujours par ordre du plus négatif au plus positif : l’optimisme sur l’avenir de la production laitière, le revenu, l’isolement/la rentabilité de l’activité/la reconnaissance des autres éleveurs, le soutien de l’entourage professionnel.
« Trois critères évoluent positivement depuis 2019 : le soutien des proches, le revenu et la rentabilité de l’activité », indique Benoît Rouillé. Un résultat auquel, pour les deux derniers, on ne s’attendait pas forcément.
Les éléments de variation
Ils sont en premier lieu géographiques. La région Grand Est (Bourgogne-Franche-Comté inclue) est au-dessus de la note moyenne, principalement au niveau revenu, pénibilité et soutien des proches. Une amélioration sur quatre ans est, en outre, constatée. Les régions, où les éleveurs ont une moins bonne perception de leur métier (stress, pénibilité et temps libre pour la famille surtout), sont la Normandie, le Nord et le Sud-Ouest. Sur ce dernier territoire, elle se détériore même.
Par ailleurs, d’autres éléments de variation interviennent.
La note globale est supérieure à la moyennepour : les éleveurs installés depuis moins de 10 ans, les producteurs engagés dans des démarches de segmentation (bio, en AOP/AOC), qui maintiennent un niveau de production substantiel ou qui l’augmentent (classement par ordre croissant). « Une dégradation s’observe néanmoins pour les productions en AB, liée à la crise que traverse ce mode de production, détaille l’économiste. De manière générale, les facteurs étudiés qui se dégradent le plus sont l’optimisme face à l’avenir et l’attachement au métier. »
« Une détérioration de la perception du métier d’éleveur est constatée chez les personnes installées depuis moins de 10 ans, poursuit-il. Cela doit interpeller au regard du renouvellement générationnel difficile et du manque d’attractivité de la filière laitière. » Sans grande surprise, la façon dont ils perçoivent la reconnaissance de leur métier par les Français et la difficulté à trouver du temps pour eux et leur famille ont un impact majeur.
La note globale est inférieure à la moyenne pour : les exploitants réduisant ou arrêtant la production laitière, ayant moins de 50 % de leur revenu issu du lait, partant à la retraite dans les cinq ans, localisés en zone défavorisée et équipés d’un robot de traite.
« Cette dernière information semble contre-intuitive », commente Benoît Rouillé, pensant aux bénéfices de cet équipement sur les conditions de travail qui, analyse-t-il, « ne compensent pas le ressenti négatif des éleveurs quant à la baisse de leur revenu ».
Et côté salariés ?
La note globale est plus élevée : 71,5, avec 80 % des enquêtés entre 55 et 75. « Elle est un peu en recul par rapport à 2020 et 2021, mais sensiblement plus haute qu’en 2019 », pointe l’économiste. Tous les items ont progressé : la fierté, la recherche de sens, la reconnaissance, la charge de travail, la pénibilité, le stress, la vision de l’avenir, le temps libre, l’épanouissement personnel, le soutien professionnel et même le revenu…
Avec comme seul bémol, le sentiment d’isolement. Et chacun est mieux noté par les salariés que par les exploitants, surtout en ce qui concerne le travail (pénibilité, charge, stress, temps libre).
« Un baromètre social plutôt rassurant pour les salariés agricoles et préoccupants pour les éleveurs », conclut Benoît Rouillé.
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