
Au Gaec Bideaux, dans le Jura, la brouette et les seaux ont été remplacés par un véhicule électrique, équipé d'une cuve de 1 300 litres pour distribuer des rations précises de concentrés et de minéraux à tous les animaux.
Nous sommes dans l'appellation comté et nous ne distribuons que du foin et du regain à nos vaches, explique Dominique Bideaux. Pour cela, nous utilisons une dérouleuse de balles rondes placée au bout du télescopique. En revanche, n'ayant pas de remorque mélangeuse, nous devions distribuer les concentrés et les minéraux à la main, ce qui était très contraignant. C'est pourquoi l'an dernier, nous avons décidé d'acheter un distributeur motorisé RS 1 300 de chez Silo Farmer. » Associé en Gaec avec sa femme Édith et sa fille Anaïs, à Dammartin-Marpain (Jura), l'éleveur emploie en majorité les céréales produites sur l'exploitation : orge, triticale, maïs et blé. Le grain est stocké en cellules dans un bâtiment situé à une cinquantaine de mètres de la stabulation. Toutes les céréales passent dans un aplatisseur avant d'être distribuées aux animaux. En complément, le Gaec achète aussi des tourteaux de colza et des drèches de blés.
« LA CUVE EST DIVISÉE EN TROIS COMPARTIMENTS »
Avant l'arrivée du distributeur électrique, c'était Anaïs, récemment installée, qui préparait les rations dans des seaux et des brouettes. Elle transportait tout jusqu'aux différentes stabulations et distribuait l'aliment à la main. « Je nourrissais chaque vache individuellement à l'auge avec une gamelle doseuse, se souvient-elle. Cela me prenait beaucoup de temps et je répétais le même geste plusieurs centaines de fois par jour, souvent dans une mauvaise position et en respirant beaucoup de poussières. Le distributeur électrique a tout changé. » L'appareil est constitué d'un double essieu à l'arrière supportant une cuve de 1 300 l. La partie avant, avec son guidon et sa roue directrice, rappelle davantage une moto. L'engin est entièrement électrique et fonctionne sur batterie. Particularité intéressante : la cuve peut être divisée en plusieurs compartiments, de taille variable, disposant chacun d'une vis de vidange électrique indépendante à débit réglable. Sur l'exploitation de la famille Bideaux, la cuve est séparée en trois. Une grande case de 650 l pour le mélange d'orge, de triticale et de maïs aplatis, une deuxième case de 250 l pour le blé destiné aux taurillons et une troisième case de 400 l pour le mélange de tourteaux et de drèches. À l'arrière de la machine se trouve une petite trémie supplémentaire de 60 l pour les minéraux, également équipée d'une vis de distribution électrique.
« LES ANIMAUX REÇOIVENT UNE RATION HOMOGÈNE »
La plupart du temps, c'est Anaïs qui pilote le distributeur. Le chargement s'effectue dans le local où se trouve l'aplatisseur en reculant sous les différentes vis de reprise. Ensuite, la jeune éleveuse se dirige vers la stabulation. « Entre le troupeau de laitières, les génisses, les vaches taries, les taurillons, les vaches allaitantes et les veaux, je nourris chaque jour deux cents animaux environ, ajoute-t-elle. Cela représente 350 à 500 kg d'aliments à distribuer quotidiennement selon les saisons avec six ou sept recettes différentes. La composition de chaque ration est préenregistrée dans l'ordinateur de l'appareil. Quand j'arrive devant le lot à nourrir, je choisis la ration à donner, je rentre aussi le nombre d'animaux et le pas, c'est-à-dire la distance moyenne entre deux animaux. Ensuite, je peux avancer. Les vis se mettent alors en route et la distribution est proportionnelle à la vitesse d'avancement. Ainsi, les animaux reçoivent une ration homogène. Comme tout est bien mélangé, les vaches ne trient pas et ne cherchent pas à manger la part de leur voisine. » En moins de trois minutes, les soixante laitières reçoivent leur ration au cornadis, alors qu'auparavant, la distribution manuelle durait au moins vingt minutes. Ensuite, Anaïs passe une seconde fois pour compléter individuellement les vaches en début de lactation qui ont davantage besoin de concentrés. En principe, les vaches sont nourries deux fois par jour, sauf l'été où elles ne reçoivent qu'une seule ration en revenant du pâturage.
L'appareil ne dispose pas de pesée embarquée. Il faut donc étalonner le débit de chaque vis et mesurer la quantité d'aliments qui s'écoule pendant quinze secondes à une certaine vitesse de rotation. Les valeurs mesurées sont ensuite enregistrées à l'écran. Périodiquement, l'étalonnage doit être contrôlé, notamment lors des changements d'aliments.
D'un point de vue mécanique, l'appareil fonctionne depuis plus de six mois sans problème particulier. Les pentes ne lui font pas peur, même lorsque la cuve est pleine. Pour les chemins très pentus, il existe une version avec des essieux moteurs plus puissants. L'engin possède quatre batteries à gel dont l'autonomie est suffisante pour travailler plusieurs jours. Mais par commodité, la machine est remis en charge tous les soirs.
« Avant l'arrivée du distributeur électrique, nous nous étions interrogés sur l'achat d'un Dac, ajoute Dominique Bideaux. Mais cela n'aurait résolu que le problème des laitières et pas celui des autres animaux. De plus, il aurait fallu reconstruire un sto-ckage pour les aliments au plus près de l'étable. Et en été, quand les vaches rentrent de la pâture pour la traite, elles n'auraient pas eu le temps de passer toutes au Dac. Ce distributeur est donc la solution la plus adaptée à notre situation. »
En mélangeant les différents aliments répartis dans chaque compartiment, l'engin distribue aux animaux une ration homogène en quantité précise. © D.L.
Pour les minéraux, une trémie supplémentaire de 60 litres avec distributeur peut se placer à l'arrière de la cuve. © D.L.
Sur le tableau de bord, l'utilisateur choisit la ration à donner parmi celles préalablement enregistrées. © D.L.
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