« Les conséquences négatives du second confinement se précisent de semaine en semaine avec une diminution des ventes de 25 à 30 %. En cause, la fermeture des restaurants, une réduction du personnel dans certaines GMS ayant un impact sur les rayons coupe, une moindre fréquentation des commerces et des marchés locaux », explique Emilie Rousset, directrice de l’Interprofessionnel de l’AOP saint-nectaire à Besse-en-Chandesse, dans le Puy-de-Dôme.
Les producteurs de saint-nectaire s’adaptent
Le niveau de mévente n’atteint pas les 40 à 60 % enregistrés lors du 1er confinement mais il entraîne toutefois des adaptations des producteurs. Les producteurs fermiers relancent activement la vente directe, les livraisons sur les réseaux mis en place au printemps lors du 1er confinement.
Pour les entreprises produisant du saint-nectaire laitier, l’augmentation des stocks en cave conduit à une réduction de la transformation. La vente du lait en Spot réduit drastiquement sa valorisation par rapport à une transformation en AOP. A noter que 30 à 40 % du saint-nectaire laitier est consommé en restauration. Les espoirs de la filière portent sur un allègement du confinement et une augmentation des ventes pour les fêtes de Noël et fin d’année. Une réunion de crise est programmée à l’Interprofession du saint-nectaire pour fin novembre.
Recul de 10 à 20 % des ventes des pâtes persillées
Les deux pâtes persillées auvergnates, bleu d’Auvergne et fourme d’Ambert, subissent également les effets du second confinement. Les ventes affichent des baisses de 10 à 20 % avec la fermeture des restaurants et une diminution de la consommation en RHD (restauration hors domicile). « Cette mévente n’est pas compensée par les circuits traditionnels qui accusent une baisse d’activité à cause d’une moindre fréquentation. Les filières attendent beaucoup des ventes du mois de décembre. Il va falloir donner envie de produit-plaisir aux consommateurs. Ce n’est pas le mois de janvier, toujours très calme, qui permettra d’écouler les stocks », précise Nicolas Cussac, président du Syndicat interprofessionnel régional du bleu d’Auvergne (Sirba).
L’AOP cantal a elle aussi enregistré une chute des commandes à l’annonce du second confinement. « Même si les écoles sont restées ouvertes, les méventes en restauration et en RHD ont impacté la filière, explique Jacques Chalier, président du Comité interprofessionnel des AOP cantal et salers. La diminution des ventes de cantal est de l’ordre de 10 %. L’année 2020 restera une année très difficile. Les espoirs portent sur un allègement du confinement et des ventes actives pour les fêtes de fin d’année. »
Monique Roque Marmeys
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