« Le plus dur est devant nous. Il faut continuer à construire la CR », a-t-il dit, prévenant qu'il ne voulait « plus voir de querelles » de personnes. Alors qu'il tançait encore mardi soir une équipe sortante accusée de « se complaire dans la bobosphère parisienne » au lieu « de donner des moyens aux départements », il a appelé à l'unité du syndicat.
Après une campagne dure, Bertrand Venteau a emporté la présidence de la CR dans un scrutin assez serré, à 74 voix contre 68, selon les résultats proclamés mercredi, au 32e congrès de la Coordination rurale à Auch (Gers). Président de la chambre d'agriculture de la Haute-Vienne depuis 2019, il a mis en avant son expérience de terrain et promu un syndicat « au service des équipes départementales dans la défense des paysans ».
Comme la présidente sortante Véronique Le Floc'h, il a posé le diagnostic de la « crise de croissance » d'un syndicat qui a gonflé d'un coup, raflant notamment des voix à la FNSEA.
« Faire la peau aux écolos »
Mais il a vertement critiqué la gestion de l'équipe sortante. « Aujourd'hui, vous avez les chambres, les départements, le national et entre eux, y'a rien qui circule », a-t-il dénoncé quelques minutes avant le vote, appelant à « former les cadres » qui structureront le syndicat.
À l'adresse de ses soutiens, la frange dure et puissante du syndicat dans le Sud-Ouest, il a promis de continuer la mobilisation sur le terrain et de « combattre » les écologistes. « Les écolos, la décroissance, veulent nous crever, nous devons leur faire la peau », a-t-il lancé, déclenchant des applaudissements nourris dans la salle.
Dès le début, sa candidature a été soutenue par les dirigeants des places fortes du syndicat aux bonnets jaunes, du Gers au Lot-et-Garonne : les « sudistes » estiment que la percée aux élections des chambres d'agriculture 2025 leur est largement attribuable, portée par des actions musclées, comme la tentative de blocage de Paris en janvier ou le saccage de bureaux de l'Office français de la biodiversité.
En janvier, à l'issue d'une campagne de « dégagisme » qui a ébranlé l'alliance historique FNSEA-Jeunes agriculteurs (JA), la Coordination rurale a obtenu près de 30 % des voix des agriculteurs (contre 20% six ans auparavant). Elle s'est retrouvée à la tête de 11 chambres d'agriculture et dispose désormais de confortables subventions publiques (4,02 millions d'euros), dépassant celles de la FNSEA (3,7 millions) et des JA (3,8 millions) séparément.
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