Les Maîtres laitiers du Cotentin (MLC) ont provisionné 9,5 millions d'euros sur l'exercice 2017/2018 en raison de leurs déboires avec le chinois Synutra qui a rompu un contrat signé en 2017 pour 11 ans, a annoncé mercredi le groupe normand.
« Par prudence nous avons provisionné presque l'équivalent » des sommes dues par Synutra pour avoir commandé moins de lait que prévu par le contrat à MLC sur l'exercice 2017/2018 clos le 31 mars, a indiqué Guillaume Fortin, directeur général de la coopérative Maîtres laitiers et du réseau France Frais, filiales de MLC, lors d'une conférence de presse à Sottevast (Manche), siège du groupe qui emploie 5 102 personnes.
MLC a engagé une procédure devant le tribunal de commerce de Brest pour obtenir paiement de cette facture par Synutra France, basé à Carhaix (Finistère). Des saisies y ont eu lieu dans le cadre de cette procédure, selon MLC.
Par ailleurs « il reste des encours avec Synutra qui concerne des factures de marchandises », dont s'occupe l'assureur-crédit de MLC, a ajouté G. Fortin, refusant de donner des montants. « Manifestement MLC n'est pas le seul créancier », a-t-il ajouté.
Interrogé par l'AFP, G. Fortin a indiqué qu'il ne pouvait dire si le groupe resterait bénéficiaire pour 2018/2019. Pour 2017/2018, MLC a annoncé une baisse de plus de 51 % de son résultat net à 1,3 million, pour un chiffre d'affaires de 1,97 milliard d'euros (+ 4,6 %).
Pour écouler les presque 50 millions de litres de lait hérités de la rupture du contrat chinois en août, MLC compte sur son réseau de distribution France Frais.
« Le lait UHT ne se vend pas. S'il n'y a pas de client, France Frais ne pourra pas écouler », a estimé toutefois Franck Lesoeur, syndicaliste FO de MLC interrogé par l'AFP.
Le groupe qui affiche 190 millions d'euros de fonds propres avait investi 114 millions d'euros dans une usine ouverte en juin 2017 à Méautis (Manche) dans le cadre du contrat chinois. Environ 35 personnes travaillent aujourd'hui dans cette usine, à la production de produits AOP hors contrat chinois. Une centaine d'autres, qui travaillaient pour le contrat chinois, a été réaffectée sur les autres sites du groupe, selon G. Fortin. Méautis devait être consacré à 40 % à Synutra, à un tiers à l'AOP et le reste à « un développement potentiel ».
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