Pour Jérôme Pavie, chef du service fourrages et pastoralisme à l’Institut de l’élevage, la forte croissance du marché du lait biologique ne menace ni l’équilibre économique du marché, ni les perspectives économiques des éleveurs.
En France comme en Europe, la production de lait biologique explose. « En France, on va passer d’une production de 700 millions de litres de lait à plus d’un milliard de litres début 2020, a rappelé Jérôme Pavie, chef du service Fourrages et pastoralisme à l’Institut de l’élevage, lors de la conférence "Grand angle lait" organisée le 4 avril dernier. L’Allemagne, qui va produire 850 millions de litres de lait biologique en 2018 envisage une progression de 30 % dans les trois prochaines années.
Au Danemark, la production est largement excédentaire et le pays en exporte 50 %. L’Autriche exporte elle-aussi 40 % de sa production.
L’augmentation des volumes en France et en Europe va-t-elle remettre en cause l’équilibre économique de la filière biologique pour les producteurs ? Y aura-t-il autant d’intérêt à se lancer dans la production de lait bio dans les années à venir ? « Clairement, non, répond Jérôme Pavie. Il y a quinze ans, on se posait déjà ces questions alors que le lait biologique ne représentait que 1 % de la production française. Donc il ne faut pas trop se faire peur. La consommation des ménages français progresse constamment de 10 % par an. Je ne vois pas ce qui pourrait perturber cette évolution. »
« On est dans une gestion bien maîtrisée du développement de l’offre par rapport à l’évolution de la demande. Je ne perçois pas de risque à moyen terme pour les producteurs actuels, ni pour ceux qui vont convertir leur exploitation », poursuit-il.
[Vidéo] Ce qu'il faut retenir de l'économie de la production de lait bio en France et en Europe
En France, la dimension des élevages laitiers biologiques reste dans la moyenne : 95 ha de SAU, 49 vaches en moyenne par exploitation. « La France laitière biologique est caractérisée par des systèmes basés sur le pâturage et la réduction des charges, et particulièrement sur l’économie des concentrés. »
Les vaches sont relativement peu productives – moins de 6 000 litres par vaches – mais les exploitations laitières en bio bénéficient de trois facteurs de performance : « Elles ont la capacité à capter les plus-values permises par la vente en circuit biologique, ce qui est motivant pour les producteurs. Elles peuvent aussi bénéficier des aides à la conversion. Enfin, le passage d’un système conventionnel à biologique s’opère avec une forte réduction des charges. »
« Dans un système où le lait est mieux rémunéré et où les éleveurs sont plus économes tout en étant quand même un peu productifs, il n’y a aucune raison que cela ne marche pas. »
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