Le Cedapa a fêté ses 40 ans. Une longévité qui donne envie d’aller voir de plus près la manière de travailler de ses adhérents. Rencontre avec Yannis Collet, éleveur laitier à Plumieux (Côtes-d’Armor), membre de l’association depuis 2017.
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Sept hectares accessibles de plus. C’est ce qui a amené Yannis Collet, éleveur laitier à Plumieux (Côtes-d’Armor), à remettre en cause sa manière de travailler. Installé en 2006, après son père, sur 48 hectares, il a dans un premier temps continué sur le même mode, avec un système maïs et pâtures.
C’est la possibilité d’agrandir sa SAU avec sept hectares attenant à son bâtiment qui révolutionne sa manière de penser son travail. Avec un impératif : faire avec ce qu’il avait, ne pas réaliser d’investissement excessif et maîtriser ses coûts.
« Mon objectif était d’augmenter la part de pâturage, sans alourdir ma charge de travail, se souvient-il. Mais je ne savais pas très bien comment m’y prendre ». Pour y voir plus clair, il sollicite l’aide du Cedapa. Celui-ci lui propose de faire un tour d’herbe, afin d’estimer les stocks et les possibilités, ainsi qu’un suivi sur un an, pour élaborer un calendrier de pâturage.
Fermer le silo au printemps
Sur le conseil du technicien qui l’a accompagné, Yannis réorganise ses parcelles, amène l’eau et aménage des chemins. Parallèlement, la part d’herbe dans la ration des vaches augmente et celle de maïs diminue. « J’ai monté une grosse marche lorsque j’ai décidé de fermer mon silo au printemps, raconte Yannis. Mais j’ai été rassuré lorsque j’ai vu que ça marchait et qu’il y avait une amélioration d’année en année. Les réunions de groupe ont aussi contribué à me conforter dans ma démarche ».
Six ans plus tard, Yannis est rodé. Les vaches pâturent en paddocks, au fil avant. Pendant les périodes de forte pousse, il débraye des parcelles pour la fauche. Et grâce à une bonne portance des sols dans ses parcelles, les vaches profitent du pâturage jusqu’à décembre.
MAEC 28 - 55
Parallèlement à la mise en place de ces modifications, le Cedapa propose à Yannis de se pencher sur les MAEC. « Nous nous sommes rendu compte que j’étais déjà presque dans les clous, se souvient-il. J’ai donc signé une MAEC 28-55. C’est une démarche un peu inquiétante mais une fois que c’est acté, on se rend compte que c’est faisable ».
Si cette évolution a entraîné une baisse de la moyenne de production laitière, ainsi que des rendements en céréales, elle a surtout permis une augmentation du revenu engendré par l’élevage. Autre conséquence : Yannis a pu embaucher. Il y a deux ans, un apprenti est venu le rejoindre sur l’exploitation. « Cela m’a permis de me tester en tant qu’employeur », explique Yannis. L’expérience est concluante. Si bien qu’à la fin du contrat, il enchaîne avec l’embauche d’une autre personne, 20 heures par semaine. « Économiquement, ça passe largement, commente-t-il. Je crée de l’emploi et j’y gagne en qualité de vie ».
Redorer l’image de l’élevage laitier
Aujourd’hui, Yannis est en rythme de croisière avec un système pâturant qui lui convient. « Mon exploitation est cohérente, résiliente et en accord avec mes convictions, explique-t-il. Il va dans le sens de l’agroécologie, qui s’impose. Il ne s’agit pas de faire du volume à tout prix. Je veux montrer qu’il est possible de bien vivre avec un système simple. Je privilégie le bien-être au travail, j’ai envie de montrer qu’il y a des agriculteurs heureux et de redorer notre image ».
Une de ses motivations est désormais d’avoir un outil à transmettre, dans une quinzaine d’années. « Pour moi, il est important d’attirer les jeunes, de leur montrer que ces systèmes simples sont attractifs et plein d’avenir. Et enfin, de les installer dans de bonnes conditions. Ils doivent pouvoir vivre de leur travail », conclut-il.
      
            
            
            
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